Le projet de révision des marges bénéficiaires sur les médicaments continue de susciter de vives réactions des opérateurs en pharmacie. « Un projet de texte qui a été élaboré dans l'opacité totale et sans une concertation même minimale avec les professionnels directement concernés », dénonce l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP) dans un communiqué de presse parvenu hier à notre rédaction. Pour cette association, ces nouvelles marges proposées vont se traduire par « une déstabilisation en profondeur de tous les acteurs de la filière pharmaceutique avec les risques induits pour les entreprises comme pour l'approvisionnement régulier du marché national ». L'UNOP souligne que le principe même du contrôle des marges dans un marché national où les prix libres sont maintenant la règle générale est « un élément de fragilisation de l'ensemble de la filière et une contrainte sérieuse à son développement. Cette restriction à la libre concurrence est un facteur qui pénalise la performance des entreprises, qui contribue au maintien des niveaux de prix élevés et qui est surtout en contradiction flagrante avec le système des prix de référence au remboursement des produits pharmaceutiques ». L'UNOP qualifie d'incompréhensibles ces mesures préconisées qui « vont rendre plus complexes les encouragements concrets que nous attendons toujours à la consommation du médicament générique et au développement de la production nationale ». L'association des opérateurs de pharmacie estime que la nouvelle réglementation envisagée « va pénaliser davantage une filière qui a consenti des efforts d'investissements à hauteur de plus de 40 milliards de dinars au cours des cinq dernières années et la création de plus de 12 000 emplois ». L'UNOP demande, en effet, que les associations professionnelles concernées soient étroitement associées à ce débat sur la réglementation des marges dans le secteur d'activité. « Nous sommes convaincus qu'un dialogue constructif est de nature à conjuguer harmonieusement les intérêts de nos entreprises et celui du développement à moyen et long termes de l'ensemble de la filière pharmaceutique nationale et la sauvegarde de notre système de protection sociale », conclut le communiqué de l'UNOP.