Cette place renferme quatre parmi les plus magnifiques bâtis de la ville. Sa réhabilitation valorisera les splendeurs urbanistiques. «El formaja» n'est plus. Elle vient d'être rasée, la place qui en porte le nom étant en travaux de réhabilitation dans le cadre du programme d'amélioration du cadre de vie urbain. Cette place renferme quatre parmi les plus magnifiques bâtis de la ville, ce qui en valorisera les splendeurs urbanistiques. Il y a les trois majestueuses villas dont deux à l'architecture de style colonial et la troisième typiquement sud-américaine alors que la quatrième d'inspiration néo-mauresque vaut davantage pour ses mauresques intérieures. L'on s'attend ainsi à ce que Formaja devienne un espace de convivialité plutôt qu'un anonyme passage comme actuellement. Formaja est le nom donné à Témouchent à l'ex-place Verdun par la vox-populi. Elle n'en a pas été affublée, selon la coutume ancienne dans l'attribution des toponymes, parce qu'elle est triangulaire mais parce qu'un jet d'eau en forme d'une portion de fromage y avait été érigé dans les années 1980. Mais pas que, car les dimensions du bassin étaient très étendues et son fond d'eau si appréciable qu'il devint un lieu d'ébats nautiques lorsque le thermomètre grimpait. C'est ce qui a fait que ce nom ait réussi à supplanter le nom colonial, place Verdun, celui du baptême officiel en 1962 n'ayant pour sa part jamais réussi à s'imposer aux Témouchentois. Forcément, dira-t-on, la dénomination place de la liberté a du sembler inopportune à tout un chacun, la liberté ayant été confisquée à l'indépendance. Par ailleurs, jusqu'aux années 1980, en son centre, il y avait un tertre de forme circulaire qui était auparavant gazonné et fleuri. Il était agrémenté par un de ces vénérables lampadaires comme on n'en fait plus. Selon un riverain, son beau socle git du côté de l'ancienne décharge communale. Le jet d'eau qui a remplacé le tertre s'assécha au fil des années. Il se transforma en réceptacle de détritus de toutes sortes. En 1992, l'APC le comble de centaines de m3 de terre. «On aurait pu tout de même préserver sa fonction de place, c'est-à-dire un espace de vie !», se lamente un riverain. Et un autre de renchérir : «ce que nous espérons, c'est que le kiosque qui a été bâti à l'extrémité sud de la place soit rasé pour restituer à la place ses belles perspectives. Mais encore, ce kiosque qui finalement est fermé depuis des décennies devient, la nuit venue, un lieu de ralliement pour des pochards qui s'illustrent par des propos orduriers lancés à la cantonade. Ils y font en outre leurs besoins naturels, ce qui empeste l'endroit !» Du côté de l'APC, on indique que ce kiosque fait partie d'un ensemble de 22 autres qui ont été édifiés en 1989. En effet, des espaces avaient été désignés à des moudjahidine et des enfants de chouhada pour qu'ils y construisent à leurs frais des kiosques : «L'ennui dans l'affaire, c'est qu'ils n'ont aucun titre de propriété, le terrain ne leur ayant pas été cédé. Du coup, l'on se retrouve avec un vide juridique. Eux ne peuvent ni vendre, ni détruire et reconstruire, ni rien et nous, nous sommes désarmés. A moins que la wilaya, avec la direction des domaines, imagine une solution», explique un élu.