Le colonel Fawzi, responsable du Centre de communication et de diffusion (CCD), relevant du Département du renseignement et de sécurité, basé à Ben Aknoun, a été mis à la retraite, a-t-on appris d'une source sûre. Très connu dans les milieux médiatiques, cet officier supérieur du Département de renseignement et de sécurité (DRS) a été pendant de longues années le faiseur de journaux. Bénéficiant de larges pouvoirs et d'une liberté d'initiatives pas toujours tolérée dans cette institution militaire, le colonel Fawzi aura réussi à inonder le marché par une masse de journaux au tirage très limité, mais chichement servis par la publicité étatique distribuée par l'Agence nationale d'édition et de publicitaire (ANEP). Outre la gestion des agréments de nouveaux journaux et des accréditions de correspondants de la presse étrangère en Algérie, le colonel Fawzi, qui suivait de près l'activité de nombreux journalistes, tentait d'influencer par tous les moyens le contenu et l'orientation des journaux. Il organisait également des fuites d'informations sur certains dossiers pour des objectifs pas toujours clairs. En plus de l'exploitation et de la manipulation, le colonel Fawzi faisait également dans le recrutement d'agents pour le contrôle du paysage médiatique. Il organisait également la prise en charge des agents potentiels qui contribuaient à l'analyse et traitement de l'information et de la stratégie médiatique. Il quitte ainsi ce poste – départ forcé bien entendu – après un règne qui a duré une dizaine d'années. Ce changement va-t-il impliquer une redifinition de la relation avec le monde de la presse ? Son successeur serait, d'après notre source, un véritable technique qui a évolué pendant des années dans le même service.