Les habitants de cette localité dénoncent les désagréments engendrés par le commerce informel. L'absence d'hygiène caractérise cette cité de l'Algérois. La cité du 8 Mai 45, plus connue sous le nom de Sorecal, est en passe de devenir un grand bazar, où l'informel et le commerce légal se côtoient et se complètent, attirant de plus en plus de clients. Une situation qui arrange à merveille les commerçants, mais qui suscite la colère des résidants. Selon des habitants, le marché de proximité du 8 Mai 1945, implanté dans leur agglomération, ne peut plus contenir le flux de clients. Une situation aggravée par de nombreux vendeurs informels qui occupent, à leur tour, une partie de la cité. Conséquence, les habitants sont contraints de supporter moult désagréments, notamment les nuisances sonores et les odeurs nauséabondes émanant des montagnes de déchets de fruits et légumes. «Les résidants des immeubles, situés à proximité de l'espace squatté par les commerçants illégaux souffrent énormément de cette situation», nous dira une mère de famille. Cette agglomération populaire, en proie à l'anarchie et à l'absence d'hygiène, n'est, tout compte fait, qu'une vitrine des lacunes et des dysfonctionnements des ensembles urbains. Selon des habitants, la transformation de la cité Sorecal en un véritable pôle commercial, a pour principale cause l'absence de marchés de proximité dans les cités avoisinantes. «Notre cité est située au centre de plusieurs agglomérations qui ne disposent pas d'espaces commerciaux, à l'image de Fort de l'eau, la cité du 5 Juillet, Dar El Beida, et les Bananiers, d'où le nombre important de citoyens qui affluent vers le marché de Sorecal, où les prix sont relativement moins élevés et la disponibilité des produits est garantie», précise une résidante. Si cela constitue une solution pour les habitants des cités voisines, ce n'est pas le cas pour les habitants de la cité Sorecal, qui déplorent la dégradation de leur cadre de vie. «Cette anarchie a poussé certains à vendre leur logement et à changer de lieu de résidence», ajoute notre interlocutrice. Pourtant, cette cité a été débarrassée du commerce informel lors de l'opération d'éradication lancée, il y a quelques mois, par les autorités publiques. La présence permanente des services de sécurité et leur intransigeance avait permis de dissuader les commerçants. Une bouffée d'oxygène qui n'a duré que quelques semaines. Actuellement, certaines rues sont toujours libérées de l'emprise des vendeurs anarchiques, mais ces derniers, n'ayant pas où aller, se sont redéployés sur un autre espace. Faute de solution, ces jeunes chômeurs n'hésitent pas à squatter le moindre coin pour gagner leur argent de poche. Des habitants ont indiqué que le marché de proximité de Sorecal devrait bénéficier de travaux d'extension, qui tardent à voir le jour. «Ce projet permettrait d'embaucher de jeunes chômeurs et améliorerait la qualité des prestations. La création d'espaces commerciaux dans les autres cités est susceptible d'alléger la pression sur la cité Sorecal», estime un autre habitant.