Aucun centre commercial n'échappe à ce phénomène. Les vendeurs à la sauvette, et autres commerçants occasionnels, envahissent chaque soir les abords des centres commerciaux de la capitale. A Ardis, dès les premiers instants qui suivent la rupture du jeûne, des groupes de jeunes s'installent à l'entrée du centre et proposent à la vente des jouets lumineux. Leur présence impromptue sur les lieux est à l'origine d'une grande anarchie, tant les visiteurs peinent à se mouvoir entre les étals improvisés à même le sol. L'espace attenant aux accès du centre commercial, se transforme, en l'espace de quelques instants seulement, en un espace commercial aux allures de souk hebdomadaire. Les agents de sécurité, qui se déploient en nombre important dans les moindres recoins du centre, n'arrivent pas à déloger totalement ces marchands. Au moindre relâchement de la vigilance, ces vendeurs tenaces arrivent à réinstaller leurs marchandises aux mêmes endroits. En somme, un véritable jeu du chat et de la souris règle ces soirées. Tantôt le dernier mot revient aux agents de sécurité, tantôt à ces jeunes vendeurs qui réinvestissent inlassablement les lieux, tout cela aux dépens des visiteurs qui sont pénalisés. Outre cet aspect de l'organisation qui reste en deçà des attentes des visiteurs, l'immense parking du centre commercial se transforme, dès la tombée de la nuit, en une arène où s'exhibent de jeunes motards, à qui ferait cabrer sa moto le plus longtemps possible. «Nous avons pris l'habitude de venir dans ce centre commercial, car il offre un semblant d'organisation. Maintenant que les vendeurs informels l'ont investi, nous n'allons plus y revenir», affirme un père de famille. Par ailleurs, signalons que la même situation prévaut au niveau du centre commercial Le Printemps qui se trouve dans la commune de Mohamadia. Les vendeurs informels se sont installés durablement devant la porte principale du centre, gênant les moindres déplacements des clients et créant par moments d'interminables embouteillages. Ce même constat prévaut aux abords du centre commercial Bab Ezzouar, où l'accès principal de l'édifice se transforme en un immense espace commercial, où se vendent en toute liberté des produits de puériculture. Pis encore, des gardiens autoproclamés des parkings squattent en toute impunité les espaces attenants aux immeubles, qui se trouvent en face du centre commercial et obligent les automobilistes à s'acquitter de droits de stationnement. En tout état de cause, il convient de dire que si le commerce informel et l'anarchie ont gagné les moindres espaces urbains, il ne devrait pas toucher des endroits tels que les centres commerciaux, qui doivent rester des lieux organisés, il y va de leur crédibilité.