Remué par des années de crise politique et économique, le Zimbabwe doit faire face, à la suite du premier tour des élections législatives, qui ont eu lieu mercredi 31 juillet, à une vague d'accusations politiques pour fraudes électorales. Mercredi dernier, les Zimbabwéens sont venus voter en masse si bien qu'une partie des bureaux de vote sont restés ouverts un peu plus tard dans la nuit. Cependant, selon 28 journalistes étrangers dépêchés sur place, des électeurs n'ont pas pu voter dans d'autres zones du pays, car ils avaient disparu des listes électorales tenues par leur bureau de vote habituel. Selon Le Monde «le registre électoral n'a été rendu public qu'à la veille du scrutin, empêchant tout processus de vérification». Le Mouvement démocratique pour le changement (parti de l'opposition) a donc accusé le parti au pouvoir de Robert Mugabe, le ZANU-PF (Union nationale africaine du Zimbabwe, Front patriotique) de fraudes, par le biais de son ministre des Finances et numéro trois du MDC Tendai Biti. Ce dernier affirme qu'en plus «des milliers et des milliers de personnes qui sont privées de leurs droits car elles ne trouvent pas leur nom sur les listes d'émargement», le nombre de morts inscrits sur les listes électorales se chiffrerait à deux millions. La Commission électorale du Zimbabwe (ZEC) a reconnu l'existence «d'électeurs fantômes», mais affirme qu'il s'agit d'une erreur qui n'aura pas d'impact sur le scrutin. Le dépouillement a commencé dans la nuit de mercredi et l'opposition ainsi que les organisations des droits de l'homme ont demandé à leurs membres de ne pas quitter les quelque 10 000 bureaux de vote. La ZEC a promis de remettre les résultats du scrutin dans un délai de cinq jours.