Les travaux du 3e Congrès national du collège algérien des cardiologues libéraux ont pris fin hier. Plusieurs thèmes portant sur les affections liées aux maladies cardiaques ont été traités durant ces trois journées scientifiques. Les techniques de pointe concernant le traitement de certaines d'entre elles ont été présentées par d'éminents professeurs étrangers qui ont pris part à cette rencontre. Des techniques peuvent être normalement pratiquées dans les structures hospitalières algériennes privées ou publiques. Cependant, il reste que les moyens mis à leur disposition ne sont pas aussi importants et performants pour une aventure pareille. Pour docteur Abtroun, président du Collège, des structures adaptées doivent être mises en place pour la prise en charge de certains cas de ces maladies. « Certaines sont très coûteuses et nécessitent un personnel multidisciplinaire avec une formation spécialisée », a-t-il expliqué. Et d'ajouter : « Il est important d'adopter un consensus institutionnel selon les moyens que nous avons. » Les participants ont également relevé qu'il n'est actuellement pas toujours facile de prendre en charge une urgence telle qu'un infarctus du myocarde qui nécessite une intervention très rapide, soit 3 à 6 heures après l'attaque que ce soit dans les structures publiques ou privées. AUCUNE STRUCTURE POUR LES AVC Dans les hôpitaux, le manque de moyens matériels et humains fait souvent défaut. Dans le privé, la prise en charge est très coûteuse. Il est alors pratiquement impossible de répondre à toutes les demandes d'autant que les services de la sécurité sociale ne jouent pas toujours le jeu. « Les démarches font souvent face aux lourdeurs bureaucratiques. Ce qui fait que les malades ne sont pas toujours bien pris en charge », nous a-t-on souligné. Et de révéler qu'actuellement il n'y a aucune structure privée ou publique au niveau national qui prenne en charge les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les victimes sont souvent transférées d'un service à un autre pour finir infirmes chez elles. La coordination entre les secteurs privé et public est aujourd'hui plus qu'indispensable, selon ces cardiologues venus des différentes wilayas du pays, si l'on veut réellement assuré une prise en charge de ces maladies et la réduction du taux de mortalité. La réadaptation à la réalité du terrain du système de prise en charge de ce type de maladies lourdes est ainsi urgente. Par ailleurs, les congressistes ont également mis l'accent sur une pathologie encore mal connue ou négligée en Algérie. Le syndrome de l'apnée du sommeil (SAS) est devenu fréquent chez nous, même s'il n'existe pas d'étude épidémiologique sur sa prévalence. Cette maladie, qui consiste en des pauses plus ou moins importantes de la respiration durant le sommeil, touche un profil déterminé de patients, a indiqué le professeur Merad, chef de service de cardiologie au CHU Mustapha Pacha. Les sujets atteints de SAS souffrent généralement d'obésité, de diabète, d'hypertension et de grands ronflements, a-t-il expliqué. Il a précisé que le syndrome touche indifféremment les jeunes tout comme les personnes âgées. Sous-estimé il y a quelques années, le SAS s'est imposé vu les complications qu'il entraîne, en expliquant que l'arrêt de la respiration empêche l'oxygénation du cerveau (hypoxie), des reins et entraîne des troubles cardiaques importants, comme l'insuffisance cardiaque. « Le patient fait un sommeil difficile. Au réveil, il est déjà fatigué et manque de vitalité et voudrait se rendormir à tout moment », a expliqué le professeur Merad, en faisant remarquer que « cette maladie est grave, car difficile à traiter par manque de médicaments ». Elle est d'autant plus grave qu'elle peut provoquer la mort subite du patient. Une prise en charge sérieuse du patient est alors recommandée. La chirurgie est souvent indiquée dans les cas très graves. Il est alors procédé à l'ablation de la glotte ou des amygdales. Ces traitements ne sont pas pour autant approuvés car ils ne donnent pas de résultats « très satisfaisants et sont généralement traumatisants pour le malade », ont relevé les praticiens lors de leurs interventions respectives. A défaut de médicaments, le port durant la nuit du CPA, un appareil (sorte de muselière) qui oxygène à petites doses le patient, est, selon eux, le seul remède susceptible d'améliorer la respiration des patients. Cet appareil utilisé depuis longtemps dans le monde est aussi disponible en Algérie dans certaines officines. A noter que des communications telles que « Cœur et sport », « HTA et dyslipidémie » et « Ishémie myocardique silencieuse » ont été présentées durant ces trois journées.