Les revendications de l'intersyndicale de la Fonction publique, qui a appelé à une grève le 9 mai dernier, sont irréalisables, a affirmé hier le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, lors de son passage au forum de l'ENTV. Il a indiqué que ce mouvement de protestation a été « un échec car les revendications des syndicalistes sont impossibles à réaliser ». Cette situation était prévisible, a-t-il ajouté. Dans le même sillage, Tayeb Louh, tout en reconnaissant la légitimité des autres syndicats dits autonomes qui ont été agréés par son département, souligne que seule l'UGTA peut se prévaloir de jouir « d'une représentativité au niveau national » lui conférant le statut « d'organisme syndical national ». En d'autres termes, la centrale syndicale reste le partenaire social privilégié des pouvoirs publics. Il a rappelé toutefois qu'aucune demande d'agrément émanant d'un groupe de travailleurs pour la constitution d'un syndicat n'a été refusée, du moins celles qui sont conformes aux lois de la République. Il a appelé dans la foulée le mouvement syndical à s'ouvrir au dialogue pour faire entendre ses revendications. Sur un autre registre, l'invité du forum de l'ENTV a révélé que 31% des travailleurs ne sont pas déclarés. Pour lui, ce qu'il faut retenir à ce sujet, c'est la baisse du nombre d'employés non affiliés à la sécurité sociale, qui était de 43% en 1998. Le ministre est revenu, en outre, sur la question du tarif de référence pour le remboursement des médicaments, en vigueur depuis quelques jours. D'après lui, cette mesure va provoquer une baisse des prix des médicaments et par la même les dépenses consacrées aux remboursements, qui ont atteint les 47 milliards de dinars en 2005, contre 41 milliards de dinars en 2004. Elle va permettre aussi, en favorisant les médicaments génériques, de réduire la facture salée des importations, qui ont dépassé le milliard de dollars, l'année passée. Dans cette optique, les pharmacies, dont plus de 80% des ventes concernent le générique et non le princeps, bénéficieront de mesures préférentielles, a souligné encore le ministre, sans préciser la nature de ces mesures. Pour ce qui est du taux de chômage, Tayeb Louh a soutenu que celui-ci s'est stabilisé à 15,3% fin septembre 2005. Le ministre a éludé un bon nombre de questions, notamment celle relative à la réintégration des bénéficiaires de la charte nationale à leurs anciens postes de travail. « Le ministre de la Justice va communiquer les résultats des commissions qui ont été mises en place pour plancher sur ce sujet », s'est-il contenté de répondre.