Le retrait de l'ensemble des élus du parti majoritaire, le président de l'APW, M. Bettache y compris, pour la première fois de l'histoire de cette assemblée, a fait tilt. Les élus du FFS, rejoints par trois élus du Mouvement de l'entente nationale (MEN) dont le quatrième élu a démissionné du parti en pleine plénière, ont claqué la porte pour marquer leur refus « de céder un pouce de (leurs) prérogatives ». Au retrait des 21 élus, devait suivre un moment de flottement, le temps de fouiller dans le code de wilaya qui semble n'avoir pas envisagé un cas de vacance à la fois des sièges du P/APW et de ses deux vice-présidents. Si le retrait du groupe d'élus était plus ou moins envisageable, celui, dénoncé du reste, du président de l'APW semble avoir pris au dépourvu élus et administration sans pour autant qu'il n'empêche, en fin de compte, la prononciation à la majorité de 22 voix de la création de l'agence foncière de wilaya conformément au décret exécutif n° 3-408 du 5 novembre 2003. « Le P/APW est un président responsable qui signera la délibération de la majorité », nous a répondu M. Bettache à la question de savoir quelle suite sera réservée à cette démarche de boycott.Pour pallier son absence d'hier et permettre la poursuite des travaux, on a dû puiser parmi les membres du bureau de la session en désignant un élu FLN qui a dirigé des débats à sens unique. Le bloc des élus du RCD, FLN, des indépendants et un désormais ex-élu MEN a fait cause commune pour permettre la création de la nouvelle agence et réclamer un audit des agences foncières. Une demande à laquelle accède le wali en soulignant que « les terrains communaux sont dilapidés et les prédateurs ne sont pas uniquement dans l'administration ». Il promet même que le bilan à établir réservera « bien des surprises » en supposant des créances plus importantes de près de 2 milliards de dinars déjà soulignés dans le rapport du directeur des domaines. De son côté, le RCD considère à travers une déclaration signée de son président du groupe, M. Azamoum, que « la fuite de responsabilité est exactement cette main tendue tant attendue par le pouvoir ». Le FFS reste, quant à lui, convaincu que le nouveau décret répond au livre noir sur le foncier qu'il a déjà publié. « Je défie quelconque de faire sortir un point négatif sur la gestion de l'agence foncière que nous avons gérée », a déclaré, lors d'une conférence de presse, M. Rabehi, président du groupe FFS à l'APW et en sa qualité d'ex-P/APC de Souk El Tenine et donc ex-responsable de l'agence foncière communale. « Nous avons souhaité débattre de la politique foncière et nous refusons de nous engager dans un débat dont l'issue est connue d'avance », explique M. Bettache, qui invite à vérifier dans les prochaines sessions que son parti garde encore le poids d'un groupe majoritaire à l'APW.