Le mouvement de protestation déclenché depuis une semaine par les travailleurs d'Algérie Poste se poursuit. Ces derniers semblent déterminés à poursuivre leur grève jusqu'à la satisfaction de leurs doléances. Un énième sit-in des grévistes a été tenu, hier, devant la Grande-Poste d'Alger, en dépit des appels à la reprise du travail lancés par la direction et les syndicats affiliés à l'entreprise. Les grévistes, rencontrés sur les lieux, déplorent d'une manière générale les promesses non tenues des responsables et insistent, dans leur action, sur l'application de la nouvelle grille des salaires avec effet rétroactif à partir de 2008. « Le versement de la prime de 30.000 DA à l'occasion du mois de Ramadhan dernier était beaucoup plus pour apaiser les esprits, puisqu'elle n'a jamais été une revendication des travailleurs. Nous ne comprenons pas ce genre de procédé, notre revendication est pourtant bien claire : l'application de la nouvelle grille des salaires avec effet rétroactif à partir de 2008, sans plus », a indiqué un guichetier d'un bureau de poste en grève. Un autre protestataire dira que les travailleurs verront leurs salaires défalqués de 5.000 DA à partir du mois de septembre, en guise de remboursement de la prime accordée. Une information que nous n'avons pas pu vérifier auprès de la direction de l'entreprise en dépit des tentatives de joindre les responsables. « Le directeur général animera une conférence de presse dans les tout prochains jours et reviendra dans les détails sur toutes les questions », s'est contenté de dire un responsable à la Grande-Poste. Tarik Amar-Khoudja, coordinateur du Snap (Syndicat national autonome des postiers), déplore, lui, l'illégalité de la prime accordée le mois de Ramadhan dernier puisque, estime-t-il, « elle n'a aucun cadre légal ». Conséquence de cette grève, le service au niveau des structures postales est assuré par les responsables de différents grades. Le service payement semble le plus pris en charge en vue de répondre un tant soit peu aux besoins des usagers fortement présents au niveau des bureaux de poste. Pour le reste des guichets, à l'image de l'affranchissement et d'émission de mandats, ils sont quasi désertés. M. Amar-Khoudja a rappelé que durant la grève de janvier dernier, « le ministre s'était déplacé en personne à la Grande-Poste pour nous parler ». « Il nous avait promis de prendre toutes les mesures nécessaires à la prise en charge de nos revendications. Jusqu'ici, nous n'avons rien vu de concret. » En sus de l'application de la nouvelle grille des salaires, la plateforme de revendications des postiers porte également sur la régularisation des travailleurs contractuels et la révision de la convention collective.