De nombreux problèmes sont soulevés par les résidants de la cité des 919 logements AADL de Zemmouri, comme l'insalubrité, l'insécurité, l'aménagement des voies d'accès et des aires de jeu. La cité 919 logements AADL de Zemmouri, à une dizaine de kilomètres à l'est de Boumerdès. Au milieu d'un ensemble de blocs de bâtiments, des enfants jouent au ballon dans un «enclos» faisant office d'une aire de jeu. L'entrée de ce quartier livré en 2008 donne l'impression que l'on pénètre dans un chantier. Les accès ne sont pas bitumés, débris et gravats, des amas de sable et des ordures jonchent le sol et les recoins. «Me concernant, ce site est toujours en état de chantier», dit d'emblée le président de l'association de cette cité. «Nous vivons au milieu des débris. Nous avons 3 aires de jeu qui ne sont pas aménagées ainsi que des accès délabrés.Le projet AADL de Zemmouri a été livré avant même l'installation des équipements publics sur le site», ajoute-t-il. Le représentant des résidants comme les habitants rencontrés sur place sont désappointés par le gestionnaire de la cité qui est l'entreprise publique chargée de l'entretien et de la gestion des sites AADL (Gest-Immo). Les locataires versent la somme de 2450 DA à cet organisme en échange des prestations de maintenance. «Notre plus grand souci dans notre cité est l'insécurité et les pannes récurrentes qui surviennent sur les ascenseurs. Mais aussi, le problème de l'inondation des caves et l'absence de l'éclairage public qui attise l'inquiétude des habitants sur leurs biens», dit dépité Djamel, un résidant. Depuis l'acquisition des logements, cette cité a connu plusieurs cambriolages. De jour comme de nuit. Intrusion dans les appartements, vol de véhicules, nos interlocuteurs ont en subi toute sorte d'atteinte à leur quiétude. De passage, Adel qui vient de rejoindre ses voisins raconte : «On a cambriolé mon appartement qui se situe au 6e étage un vendredi, à l'heure de la prière. Les voleurs ont profité de l'absence des hommes qui sont allés à la mosquée avant d'effectuer leur forfait», regrette-t-il. Et de poursuivre: «Ils ont pris tout leur temps pour démonter les installations de plomberie afin de prendre le cuivre qu'ils revendent à 400 DA !». Ce n'est pas le seul cas. Son voisin du même étage a été délesté de 700 millions de centimes de bijoux et de billets de banque, affirme-t-il. À ce titre, ils servent à quoi les gardes cages payés par l'AADL, s'interroge-t-on. Devant un autre bâtiment, l'un des accompagnateurs pointe du doigt les caves. Les petites ouvertures sont toutes montées d'un grillage anti-moustiques, scellées à l'aide de ciment blanc. Au travers de ces grilles se dégage une odeur nauséabonde. «Tous les rejets des eaux usées se déversent directement dans les caves. Les conduites en PVC sont toutes endommagées et les services de l'office national de l'assainissement (ONA) passent rarement pour vider les caves. Nous demandons une solution définitive, réparer le système d'évacuation des eaux usées. Nous payons des charges pour ce genre d'opérations», tonnent-ils. Le problème des pannes des ascenseurs qui se pose dans toutes les cités AADL à l'échelle nationale n'a pas épargné «les 919 logements AADL» de Zemmouri. Réagissant aux récents propos du directeur général de l'Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement (AADL) qui accusait les citoyens d'incivisme, un citoyen rétorque : «Comment voulez-vous que les appareils ne tombent pas en panne lorsqu'on sait que ce DG n'a pas envoyé d'équipe de maintenance depuis 6 ans dans cette cité pour augmenter la durée de vie de ces machines ?». Pour notre vis-à-vis, «il n'y a pas que leur utilisation effrénée qui les casse, mais aussi l'eau des citernes placées au-dessus des abris des ascenseurs qui fuit très souvent dans les appareils mécaniques et électroniques des moteurs». Encore une fois, ces habitants insistent sur le fait que ce sont les locataires qui cotisent pour engager les réparations et que «les droits des acquéreurs cités dans les contrats sont bafoués par les responsables de l'AADL», précise-t-on. Par ailleurs, il a été constaté aussi que les rideaux métalliques des locaux commerciaux ont été détruits et transformés en lieu de rencontre pour les jeunes désœuvrés. Selon le président du comité, «ces locaux sont tous vendus, mis à part une trentaine qui sont destinés à l'aide à l'emploi des jeunes. Mais nous souhaitons, là aussi, qu'ils soient distribués aux jeunes de la cité en priorité. Pas seulement, nous voulons aussi que les aires de jeu soient aménagées à nos enfants pour qu'ils puissent jouer en toute sécurité».