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Embarquement pour le Lido
Lettre de Venise
Publié dans El Watan le 28 - 08 - 2013

Venise, fin août. Chaleur et moustiques. On débouche de la stazione Santa Lucia à l'arrivée du train de Rome. Cette gare est un immense édifice qui se dresse sur la rive du Grand Canal.
Venise (Italie).
De notre envoyé spécial

C'est à elle seule un lieu de spectacle. Il y a tant de monde sur les quais, dans le hall, sur les marches qui donnent sur le débarcadère des «vaporetti» qu'on a la tête qui tourne. Sortis de là, c'est encore pire. Masse de touristes, boutiques, cafés, hôtels, cris, appels dans toutes les langues de la planète. Et pourtant ce n'est pas le temps du carnaval. En jetant de loin un coup d'oeil sur le quai d'où partent les bateaux du Lido, on ressent déjà un frisson désagréable. C'est la cohue au sens large du mot.
Sous le soleil flambant dur une foule a pris d'assaut le ponton et s'apprête à se ruer sur le «vaporetto» qui arrive. Patience. Mais où trouver un coin ombragé et silencieux là où tout est bousculade et agitation indescriptible ?
Ce grand cafouillage pour rejoindre l'île du Lido au temps de la Mostra, la compagnie des transports de Venise nous l'a servi et resservi déjà.
Chaque année, c'est la même chose.
Miracle. Après une longue attente, on embarque. A Venise, malgré l'incessant cortège de visiteurs, il ne faut pas renoncer à tout espoir. Les échos du déclin de Venise ont été trés exagérés. Le péril certes c'est cette invasion étrangère (20 millions de visiteurs par an) et aussi parfois la montée des eaux, «l'aqua alta». Mais aussitôt que l'eau se retire, Venise est nettoyée, réparée, rénovée, ses palais remis en ordre et ses trésors préservés. Au Lido, l'air est rafraîchi par les courants de la mer Adriatique. On émerge devant le palais de la Mostra. Admirable harmonie de couleurs et de marbre. Drapeaux des nations flottant au vent du large. Soixante-dix sculptures de lions rugissants alignés le long du tapis rouge. Le sanctuaire du plus ancien festival de cinéma au monde se trouve là. Malgré la crise italienne, on a l'impression que la Mostra resplendit de santé. Il suffit d'arpenter les dédales du palais de marbre et d'entrer à l'hôtel Excelsior, le quartier général des stars, pour se retrouver dans des lieux d'un luxe insurpassable. Pour le dire comme Charles Baudelaire :
«Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.» L'Excelsior qui appartient à l'Agha Khan ressemble à un palais d'Udaipur au Rajastan. On dirait que l'Orient commence ici.
On ne peut le nier, la Mostra de Venise a beaucoup d'allure. Soudain, le Lido sort de sa léthargie et connaît une activité impétueuse pour célébrer le cinéma mondial. Heureux hasard de la sélection cette année : le drapeau algérien flotte dans le ciel du Lido. Par délicatesse ou par ordre alphabétique, Es-Stouh de Merzak Allouache est le premier cité dans la liste des prétendants au Lion d'Or 2013. Il sera pourtant projeté le dernier jour de la Mostra.
L'impertinent enfant de Bab el Oued va débarquer ici avec sa troupe et il croisera dans les allées de l'Excelsior les autres metteurs en scène de la même sélection prestigieuse, comme Stephen Frears, Gianni Amélio, Philippe Garrel,Terry Gilliam...
La compétition cette année promet de ne pas être une mortelle routine.
On est donc au Lido. On traverse l'île à pied ou à vélo. On court d'une salle à l'autre. Plus de temps passé dans le noir que sous le ciel. On en vient à croire que le monde extérieur, vu d'une île, n'existe pas. Il n'y a que les reflets scintillants des images sur les écrans.
Certains sujets cette année sont bouleversants. Dans un film de Taiwan, Stray Dogs de Ming-Liang Tsai, on voit un SDF, un marginal qui vit dans la rue avec ses deux enfants. Cette famille n'est pas gâtée par la vie, mais elle essaye de survivre dignement. Parkland, de Peter Landsman (USA) revient sur le jour où le président John Kennedy a été assassiné, le 22 novembre 1963 à Dallas (Texas). Sombre journée. Descente de l'Amérique aux enfers. Le grand cinéaste
américain, Errol Morris, a fait le portrait au vitriol de Donald Rumsfeld, celui qui a régné sur le Pentagone au temps de Bush, un des architectes de la guerre américaine d'agression contre l'Irak. Le film le montre comme un faucon, un pauvre type, un falot dont la place devrait être dans les geôles de la CPI, la Cour pénale internationale de La Haye, aux Pays-Bas.


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