La réouverture du dossier du printemps noir de 2001 est, selon le président de l'association, un important facteur pour la reprise du dialogue entre la région de la Kabylie et l'Etat. Depuis la ville d'Akbou, l'Association des victimes du Printemps Noir de 2001 a adressé cette semaine une lettre ouverte au premier ministre Abdelmalek Sellal pour demander la réouverture du dossier des victimes des événements de Kabylie de 2001. «Nous avons l'honneur de nous adresser à vous pour vous solliciter, à travers cette lettre, afin d'obtenir de votre part la décision de rouvrir le dossier des «événements du Printemps Noir Amazigh de 2001», qui ont fait 126 martyrs et des milliers de blessés parmi eux des handicapés à vie», lit-on dans le document dont une copie a été remise à la presse. Dans ce courrier, le président de l'association met l'accent sur la nécessité de relancer les enquêtes judiciaires pour élucider les circonstances dans lesquelles ont été assassinées les 126 victimes du Printemps noir de 2001. Cela permettra également, selon la même source, de situer les responsabilités concernant des milliers d'autres blessés au cours de ces événements tragiques. Les événements du printemps noir sont «une tragédie dans laquelle un important arsenal militaire a été utilisé. Cependant, aucune procédure judiciaire sérieuse n'a été entreprise afin d'introduire en justice les responsables qui ont donné l'ordre d'utiliser des balles réelles contre les manifestants», écrit le président de l'association, Sofiane Ikken. La réouverture du dossier du printemps noir de 2001 est, selon le président de l'association, un important facteur pour la reprise du dialogue entre la région de la Kabylie et l'Etat. «Les événements de Kabylie de 2001(…) ont laissé des plaies béantes et des souvenirs douloureux parmi ces victimes, leurs familles et une grande partie de la population de la région. Pire, cela a entraîné un véritable divorce, voire une rupture de cette région, la Kabylie avec l'Etat et ses organes qui le représentent dans la région. Une situation qui ne peut que perdurer ou s'empirer tant que ces dossiers sensibles demeurent en suspens», constate l'association. Depuis 2001, les victimes de ces événements n'ont pas cessé d'interpeller les autorités locales et nationales afin d'engager des procès équitables pour rendre justice aux victimes, mais leurs voix n'ont pas été entendues, déplore le représentant des victimes du printemps noir. Malgré ce silence affiché par le gouvernement algérien depuis 12 ans, les victimes et leurs parents ne désespérent pas. «Ce refus affiché par les autorités de faire comparaître devant les tribunaux les responsables du massacre des manifestants en 2001 demeure le point noir de l'Etat algérien depuis cette date fatidique de 2001 à nos jours», martèle le signataire du courrier qui souhaite que le premier ministre s'engage à concrétiser cette requête. «Après plus de 12 ans du déclenchement de ces événements, nous tenons encore, aujourd'hui plus que jamais, à notre revendication légitime à savoir la réouverture du dossier des événements de Kabylie de 2001 afin de mettre en place un procès équitable et une justice civile et équitable dans l'objectif de trouver une solution définitive à ce dossier en Algérie sans avoir recours à d'autres mécanismes judiciaires», met en garde l'association.