250 patients du Centre Pierre et Marie Curie sont en rupture de cures de chimiothérapie depuis quelque semaines. La cause ? De nombreux médicaments sont actuellement bloqués au niveau de l'aéroport en raison de lourdeurs bureaucratiques. Pourtant, le service d'oncologie du CPMC, approvisionné par la Pharmacie centrale des hôpitaux, n'a pas manqué de saisir la direction de la pharmacie au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière le mois dernier. Les doléances du CPMC, pour débloquer la situation, sont restées malheureusement sans suite. « Les séances de chimiothérapie sont décalées de jour en jour et les malades voient leurs chances de guérison diminuer », regrette un praticien au niveau du CPMC, qui signale que le nombre de patients ayant besoin de ces produits risque d'augmenter si rien n'est encore fait. Pour lui, cette rupture de produits n'est que la conséquence des lourdeurs dans les procédures d'enregistrement, de dédouanement et autres formalités. Le payement de la TVA pour les produits non enregistrés est aussi exigé. Ce qui rend les procédures encore plus lentes. Pour rappel, la direction de la pharmacie au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a décidé de ne plus délivrer d'autorisations temporaires d'utilisation (UTI) des médicaments. Justement, c'est ce qui a provoqué cette rupture pour certains produits, notamment ceux à chaîne de froid, destinés à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Une situation qui vient à contre-courant du dernier discours du ministre de la Santé, Amar Tou. Lors d'une conférence sur le médicament au siège du ministère, Amar Tou a déclaré que des instructions ont été données pour revoir les procédures d'enregistrement et la priorité a été donnée aux molécules innovantes, dont plusieurs ont été portées sur la liste de la nomenclature des médicaments depuis l'été dernier.