En dépit de l'horaire peu commode choisie pour le début du spectacle que devait donner, mercredi dernier, la troupe « El Belliri » de Constantine, au théâtre régional d'Oran, et malgré la coïncidence de ce même horaire avec celui du début du match de la finale de la coupe de la ligue des champions d'Europe, opposant le FC Barcelone (Espagne) à Arsenal (Royaume Unis), la salle du théâtre « Abdelkader Alloula » n'a pas désempli. Le public nombreux, composé essentiellement de familles venues cette soirée là, a été gratifié d'une représentation théâtrale qu'on peut aisément qualifier de très bonne facture, rappelant ainsi les grands moments de théâtre qu'a vécu cette scène . Les applaudissements nourris et les rires incessants, entendus durant toute la durée de la pièce, en sont les paramètres essentiels qui confortent cet avis. La pièce présentée sous le titre « Slalète El M'habel », par cette troupe qui avait, la veille, séduit le public arzewien par un cocktail de sketchs humoristiques, a tenu ce public en haleine durant toute la durée de la pièce. Un texte riche en expressions Celle-ci, qui est adaptée par Khaled Belhadj d'une nouvelle du célèbre et somptueux écrivain russe Anton Tchekhov, est l'histoire d'un jeune homme voulant demander la main d'une jeune fille, chose somme toute naturelle, mais, l'extraordinaire dans l'histoire est la somme de problèmes et leur originalité qui surgissent durant le cérémonial de la demande en mariage faite au père de la candidate aux noces. Le dialogue riche en expressions puisées du terroir algérien, notamment de celui de la région constantinoise, et l'extraordinaire jeu scénique des trois comédiens évoluant sous un simple décor, ont fait de cette pièce une « petite merveille ». C'est ce même artiste qui a mis en scène « Chouf Ya Ahmed » de Bouziane Ben Achour, une pièce qui a séduit le public cairote lors du dernier festival du théâtre expérimental du Caire et dont la troupe « El Belliri » était la seule formation professionnelle à représenter l'Algérie à cette manifestation théâtrale internationale. Avec cette même production, cette troupe avait été choisie par le ministère de la culture pour se produire au très connu festival de Carthage où elle avait laissé de très bonnes impressions chez les fans du 4ème art, de l'avis de la presse tunisienne. « El Belliri » est le nom d'une fleur qui pousse dans la région constantinoise, sa durée de vie ne dépasse pas les deux semaines, dit on chez les horticulteurs.