La grande majorité des zones touristiques à Oran ont été détournées de leur vocation. Une grande anarchie règne sur la côte qui mène vers Les Andalouses. Ce sont les constatations faites hier par Mohamed Seghir Kara, ministre du Tourisme, lors de sa visite à la capitale de l'Ouest. Après avoir fait escale au chantier du futur hôtel Sheraton, un projet dont le maître d'ouvrage est la Société de développement hôtelier (SDH) et qui sera livré selon les estimations au début de l'année prochaine (février-mars 2005), la visite s'est poursuivie à un autre chantier, celui de l'hôtel Châteauneuf. Le Sheraton permettra la création de 600 emplois directs et comblera un déficit chronique en lits haut de gamme et répondra aux besoins du tourisme de loisirs et d'affaires. Face à la « carcasse » de l'hôtel Châteauneuf, dont le maître d'ouvrage est l'EGT Sidi Fredj, le ministre a affirmé qu'il faut trouver une solution à ce projet qui date de 1986. Le site est presque abandonné. L'hôtel tel qu'il a été conçu à l'époque ne répond plus aux normes internationales de l'hôtellerie. La chaîne Accor a suggéré de raser ce qui a été construit et d'acheter le terrain pour y construire un hôtel de moyenne gamme. Cependant, la wilaya n'est pas d'accord pour cette option et propose de l'acheter pour le gérer elle-même. Le dossier reste ouvert. Au complexe touristique Les Andalouses, le ministre a constaté une meilleure prise en charge des vacanciers, mais beaucoup reste à faire en matière de prestations et de tarifs qui demeurent très élevés. Le nombre d'estivants depuis le lancement de la saison estivale est de 5 976 000. L'année dernière, la capitale du raï a accueilli 15 034 000 vacanciers. La plage a été cédée à un particulier qui propose une espèce de « parc d'attraction aquatique ». Le ministre a encore une fois précisé que les textes d'application de la loi sur la concession des plages mettront un terme au désordre et aux projets des « pseudo-investisseurs ». A partir de la saison prochaine, le droit de concession s'étalera sur toute l'année et sur une période de cinq ans. La concession sera accordée aux professionnels selon un cahier des charges à respecter à la lettre. Le ministre a visité également la ZET de Magagh. Le programme d'équipement projeté porte sur la construction d'un hôtel type 5 étoiles d'une capacité de 300 chambres, 46 villas résidentielles, des stades et des jardins et un théâtre de verdure de 800 places. « Oran n'est plus El Bahia qu'on connaît. Nous avons constaté des agressions sur les ZET. Il est temps de corriger nos erreurs et appliquer la loi à tous. Il faut arrêter le massacre et récupérer ce qui peut l'être. D'autre part, il faut encourager les investisseurs sérieux. On a remarqué que certains exploitent les ZET à d'autres fins », explique le ministre. Ils piétinent les lois et mettent les pouvoirs publics devant le fait accompli. Lors d'une rencontre avec les investisseurs locaux, le ministre a écouté les observations avec intérêt. La priorité sera donnée lors des investissements aux opérateurs algériens professionnels et non aux « parasites » et investisseurs arabes. L'Algérie ne pourra pas rivaliser avec ses voisins si la prestation n'est pas assurée, voire améliorée. Si la volonté politique semble réelle, elle est freinée par la bureaucratie et les lenteurs administratives.