à peine 25% des étudiants inscrits en première et deuxième année à la faculté de droit ont réussi leurs examens cette année avant la deuxième session des rattrapages et 50 % pour ceux de la troisième et la quatrième année. Ces taux confirment le malaise de l'université algérienne. Ainsi la faculté de droit a du consacrer ce mois de septembre à la tenue de la seconde session de rattrapages pour les étudiants contraints d'examiner afin d'éviter de refaire l'année. « Au vu du nombre élevé des étudiants, il nous a été impossible de nous conformer à la directive ministérielle et de tenir ces examens avant la fin juillet » nous explique le docteur Ahmia Slimane, le doyen de la Faculté de droit de Ben Aknoun. En effet, organiser les épreuves de 26 matières dans 5 amphithéâtres et pour plus de 14 000 étudiants relève du casse-tête chinois. Mais pourquoi donc le taux de réussite est-il aussi bas ? Pour les étudiants , cela s'explique par « la surcharge des programmes , la complexité des examens ainsi que la sévérité avec laquelle les enseignants notent les étudiants » peste un étudiant de troisième année venu sauver ce qui peut l'être des cinq modules qu'il a raté. Le Doyen apporte une autre version « le faible niveau des étudiants est pour 80% du taux d'échec. Les 20% restantes sont à mettre sur le dos des enseignants tenus de maintenir le niveau à un seuil minimum et ce dans des groupes surchargés », opine-t-il. Entres les deux avis, il serait difficile de situer la responsabilité de l'échec. Rachat Même si le doyen annonce aux étudiants recalés, la tenue d'une réunion du comité de délibération juste après la session de rattrapage pour « pour tenter de racheter certains étudiants afin d'éviter la surcharge des groupes à la prochaine rentrée universitaire ». D'après les explications du Doyen, l'administration encourage les enseignants à établir un seuil de rachat. « A 8, à 7 ou même 6/20 les étudiants peuvent être repêchés. Ils passent à l'année suivante avec un ou plusieurs modules en dette. Mais à 0.5 ou 1 de moyenne que voulez-vous y faire !... et ils sont nombreux dans ce cas» déplore-t-il. Dilemme donc. En effet, la faculté de Droit se trouve obligée d'équilibrer entre le maintien d'un certain niveau d'enseignement et la gestion des « foules ». Chaque année, cet établissement accueille une moyenne de 3 200 nouveaux inscrits. « Cette année, le nombre a considérablement baissé. On a eu 1 500 inscrits. C'est une bonne chose et j'espère que cela va continuer pour les années à venir », se réjouie le doyen. Cette nouvelle donne permettrait, selon Dr Ahmia, une amélioration de la qualité de l'encadrement en réduisant le nombre d'étudiants par groupe de 45 à 25. Un objectif tant recherché par les responsables du secteur.