Troisième et dernier opus de la saga créée par Coppola projetée à la cinémathèque (28, Tiaret ; 29, Alger ; 30 à Blida) D'abord deux films. Un diptyque. Début des seventies quelque part dans un bled paumé que l'on nomme Hollywood. Francis Ford Coppola, cinéaste et scénariste en vogue, veut adapter le roman de Mario Puzo, une sombre histoire familiale autour de la mafia. C'est dur, c'est fou, mais c'est finalement jouissif. Deux films donc, 1972 & 1974 et au bout de la pellicule, des phrases cultes («je lui ferais une offre qu'il ne pourra pas refuser), des jeux d'acteurs mémorables (Brando, Caan, Duvall, De Niro, Pacino, Diane Keaton, etc.) et un sens du classicisme qui rend les plans aussi élégants qu'élégiaques. Chaque film tire sa force d'une narration étirée au possible et de relents liés à la dramaturgie d'un Opéra. Tout en filigrane, tout en délicatesse, mais avec ce sentiment que la violence, dans un premier temps diffuse, peut exploser à tout moment. Et Coppola sait pertinemment que les ficelles sont suffisamment complexes pour ne pas les tirer coûte que coûte. 16 ans plus tard, le cinéaste rouvre le livre de la famille Corleone, le plonge cette fois-ci en 1978, dans les magouilles politico-financières avec un soupçon de bizarrerie religieuse (le Vatican est délibérément disséqué de l'intérieur avec son lot de «mafieux»), et épouse pleinement la conception d'un Opéra. Tout n'est donc qu'affaire de morale dans cette troisième et ultime partie d'une saga qui continue, de nos jours, à donner du sens à notre quotidien «trop» normal.