Trouver de nouvelles solutions pour relancer la croissance industrielle et l'amélioration du climat des affaires sont les principaux points relevés hier par les représentants du patronat et la centrale syndicale lors d'une réunion avec le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounes. Le président de l'Union nationale des investisseurs (UNI), Abdelouahab Rahim, a relevé, lors de cette réunion organisée en prévision de la prochaine tripartite (gouvernement-patronat-UGTA), l'importance de soutenir la production nationale qui demeure, selon lui, la seule solution «si on veut freiner la frénésie des importations tous azimuts». «Le problème de l'économie nationale n'est pas relatif à la hausse des importations mais à la faiblesse de la production nationale. On pourrait arrêter les importations, mais il n'y aurait pas d'appareil productif national fort», insiste le président de l'UNI. M. Rahim a également appelé les pouvoirs publics à alléger davantage les procédures administratives relatives à l'acte d'investir. «L'administration doit encourager l'acte d'investir et la relance de la croissance», a-t-il dit. Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, a suggéré de «fiscaliser» les importations et élargir les listes négatives soumises aux partenaires commerciaux de l'Algérie pour tenter de limiter les importations. Le président du FCE a, en outre, recommandé de réviser les statuts de l'Agence nationale du développement de l'investissement (ANDI) pour renforcer ses missions en matière d'accompagnement des investisseurs mais surtout «consacrer la liberté de l'acte d'investir». Evoquant le foncier industriel, M. Hamiani a proposé au gouvernement de restaurer «l'accès à la propriété du foncier au profit des investisseurs» ayant effectivement contribué à la création de la richesse. De son côté, le président de l'Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), Ali Slimani, a exprimé le soutien de l'organisation qu'il représente à la vision des pouvoirs publics par rapport à l'amélioration de la compétitivité des entreprises publiques économiques. Il a, toutefois, demandé au gouvernement de régler «définitivement» la question de la dépénalisation de l'acte de gestion et de revaloriser la rémunération des cadres dirigeants des entreprises publiques économiques. Le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), Mouloud Kheloufi, a de son côté souhaité voir les autorités algériennes inclure les sociétés opérant dans le secteur du BTPH dans les dispositifs de mise à niveau des entreprises ainsi que le programme de création de nouvelles zones d'activités industrielles. Il a rappelé que les opérateurs nationaux du secteur du bâtiment importent jusqu'à 80% de leurs besoins en matières premières. Par ailleurs, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a insisté sur l'importance de la relance du secteur industriel national. «Si nous réussissons ce défi, nous sortirons de la logique d'être seulement des consommateurs», a-t-il dit. «Le défi est de réinjecter nos ressources financières dans le secteur de l'industrie qui va relancer tous les autres pôles de l'économie», a ajouté M. Sidi Saïd.