Evacuée en urgence sur la polyclinique d'Oued Djemaa, une vieille dame, qui a été renversée par une voiture en plein centre-ville, n'a trouvé aucune prise en charge. Allongée sur un lit, la pauvre ne fut entourée que par les agents de sécurité qui n'ont pu faire que de l'asperger au moyen de l'eau. Ce n'est qu'après un moment qu'elle fut évacuée par les éléments de la Protection civile sur l'établissement public hospitalier de Relizane. Cette carence n'a pas laissé indifférents les simples employés de l'établissement qui nous ont avoué que la situation ne cesse de se dégrader. «Aucun médecin n'y est», a affirmé un employé qui précisera que «la polyclinique semble abandonnée». «Depuis plus d'une semaine, aucun médecin ne s'est manifesté», a lancé un autre. «Ces absences sont venues envenimer la situation surtout lorsqu'on sait que le service de la radiologie mis en service est en veilleuse. Oued Djemaa, une cité sise sur la RN 4 et où vivent près de 30 000 âmes, demeure dépourvue de ce service, c'est une aberration», a signifié un citoyen sommé de rejoindre un autre établissement pour une radio. Aucune explication n'a été fournie par les responsables sur la fermeture de ce service depuis des mois déjà. Le problème est vécu au niveau de la maternité, aile mise en exercice au lendemain de l'attroupement des citoyens dans l'enceinte de la polyclinique pour réclamer son ouverture. Le déficit manifeste du personnel qualifié pour cette fin et la fuite en avant de certains ont constitué l'obstacle majeur pour le bon fonctionnement du service. Souvent, les sages-femmes ou les accoucheuses ont refusé de recevoir les parturientes pour diverses raisons. «On m'a refusé l'admission de ma femme qui était sur le point d'accoucher sous prétexte de l'absence du gynécologue et quand je l'ai ramenée à H'madena, elle a accouché sans médecin spécialiste», a affirmé un jeune de la ville pointant du doigt les responsables de la maternité. Toutes ces carences ont entraîné une atmosphère de non-confiance parmi la population. «C'est déplorable ce qui arrive à cette infrastructure», a lancé un averti avant d'ajouter : «Une ville comme Oued Djemaa mérite un établissement public de santé de proximité (EPSP)». Contacté pour s'exprimer sur ce sujet, le directeur de l'EPSP de la cité «Toub» de Relizane, l'institution chargée de la gestion des affaires de la polyclinique de Oued Djemaa, a reconnu le problème et dira dans ce sens : «Nous manquons énormément d'effectif et ces derniers jours, les médecins de la polyclinique sont déclarés malades au moment où leurs confrères sont en congé». Il ajoutera aussi : «Nous avons pris les mesures qui s'imposent pour pallier cette carence et on a mobilisé les médecins de Relizane ou des autres villes proches de Oued Djemma pour assurer la couverture sanitaire au niveau cet établissement».