Les responsables doivent faire face à beaucoup de problèmes, entre autres, la surcharge des classes, le déficit d'enseignants dans les régions enclavées, et surtout la démission des parents, qui ne se manifestent qu'en cas d'échec consommé de leurs enfants. Premiers concernés par la rentrée des classes, les chefs d'établissements scolaires, du primaire au secondaire, en passant par le cycle moyen, sont confrontés à des difficultés qui, pour certains, sont de nature à rendre pénible leur mission. «Chaque rentrée scolaire a son lot de problèmes, mais globalement nous sommes habitués à gérer les difficultés auxquelles nous faisons face même si cela exige de nous une certaine patience et une compréhension de l'état d'esprit des parents d'élèves, dont certains veulent voir leurs enfants refaire l'année même s'ils ont dépassé l'âge légal de la scolarité», résume le directeur d'un établissement scolaire du secondaire. Un directeur des études d'un autre établissement du même palier à Jijel fait part des mêmes problèmes, et avoue que beaucoup de parents d'élèves ne viennent s'enquérir de la situation scolaire de leurs enfants que lorsque ces derniers redoublent ou sont exclus. «Nous avons pris une trentaine d'élèves sur les 71 recommandations qui nous ont été soumises pour leur permettre de refaire l'année selon l'âge, la moyenne et la discipline», précise-t-il. La discipline est devenue, selon les déclarations de certains directeurs, un élément déterminant dans la décision de permettre aux exclus de refaire l'année. «Nous avons fait signer à ces élèves parmi les indisciplinés des engagements pour qu'ils ne reviennent pas à leurs mauvais comportements», souligne le proviseur d'un lycée. A ces difficultés, des directeurs, comme l'avouent certains, doivent faire face à un sureffectif dans leurs établissements. «La plupart des classes du lycée que je gère ont entre 44 et 49 élèves par classe», déplore un de ces responsables. D'autres font part des difficultés à établir dans la sérénité les listes des bénéficiaires de la pension de 3000 DA. «Nous avons informé, par voie d'affichage, les parents d'élèves des modalités d'attribution de cette subvention et du dossier à fournir bien avant la rentrée scolaire, mais certains ne se rendent compte de tout cela que lorsqu'ils constatent que les enfants scolarisés de son voisin ou de son ami ont en bénéficié pour venir dans la précipitation déposer les pièces à fournir», déplore un chef d'établissement du moyen. Appelés à arrêter les listes à transmettre aux services de la daïra, les chefs d'établissements gèrent souvent dans la confusion ce travail, comme l'affirment certains. Parmi les contraintes inédites, il y a ce fait soulevé par une directeur des études d'un lycée, récemment inauguré dans une commune enclavée qui s'inquiète de l'arrivée en retard des enseignants à cause de l'état de dégradation de la route. «La plupart de nos enseignants sont des femmes; elles viennent de loin et doivent chercher un moyen de transport qu'elles ne trouvent pas à cause du mauvais état de la route, que les transporteurs refusent d'emprunter», se désole-t-il, avant dans les meilleur des cas on arrive au lycée à 9h, alors que les cours commencent à 8h.