Le début de championnat connaît une instabilité sans précédent au niveau des staffs techniques aussi bien en Ligue 1 qu'en Ligue 2. A peine cinq journées, et le nombre avoisine déjà dix entraîneurs évincés ou remercié à l'amiable pour l'éternel motif : «Insuffisance de résultats.» Si cela est valable pour les deux clubs de Béjaïa, la JSMB (Saâdi) et le MOB (Rahmouni), ou encore Boughrara avec le CRB Aïn Fekroune, il n'en est pas de même pour d'autres, tels que l'ESS et la JSS. Cette dernière s'est séparée de son entraîneur Abdelkader Amrani (actuellement au MOB) lors de la première journée alors que son équipe venait de cartonner contre l'USMH. Les dirigeants sudistes n'ont pas trouvé mieux pour justifier leur décision que de reprocher à l'entraîneur Amrani la piètre prestation fournie face aux Algérois. Le même argument a été avancé pour le coach sétifien, Vélud, qui a été remercié alors que son équipe se trouvait en tête du classement après la 3e journée. Vélud avait, rappelons-le, remporté le doublé avec l'Entente la saison passée, mais il a été trahi par les contre-performances en Coupe de la CAF. L'USMH, qui nous a habitués à plus de sérénité depuis son retour parmi l'élite, a failli perdre son entraîneur Charef, n'était l'insistance du perspicace président Mohamed Laïb. D'autres sont sous la menace de limogeage, à l'image de Abdelkader Iaïche (MCEE), surtout que son équipe, qui est dans l'obligation de réaliser des résultats, se déplacera deux fois de suite (CSC et JSMB). Le scénario est identique en Ligue 2 puisque pas moins de trois clubs ont connu un changement au niveau de la barre technique, à l'image du NAHD, du MCS et du MSPB. Le quatrième, Akli, entraîneur de l'ESM, avait annoncé son départ avant de revenir à de meilleurs sentiments et poursuivre son travail. Toute cette cacophonie incombe d'abord aux techniciens eux-mêmes qui ne savent pas se défendre au sein du Collège national des entraîneurs, créé depuis quelques années, et élaborer un statut adéquat qui leur permet d'exercer dans la dignité. Certains «entraîneurs» préfèrent cette situation pour prendre deux à trois clubs par saison et décrocher le jackpot sans se soucier du devenir du football. La FAF a tenté ces dernières années d'instaurer un règlement visant à protéger les entraîneurs et assurer la continuité dans le travail, mais sans provoquer l'effet escompté. A qui le tour ?