Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, a appelé, hier, le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre des mesures fermes et immédiates pour assurer la vie et la sécurité de la population sahraouie dans les territoires occupés. Le secrétaire général du Front Polisario, qui tenait, hier, un discours à l'occasion du 33e anniversaire du déclenchement de la lutte armée du Front Polisario, a précisé qu'il s'agit pour le Conseil de sécurité de trouver d'autres « mécanismes » visant à protéger les droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara-Occidental. Mohamed Abdelaziz a souhaité que de telles « mesures » visent à élargir les prérogatives de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara-Occidental. Le secrétaire général du Front Polisario a mis en garde, par la même occasion, contre « les dangers et les dérives génocidaires qui seraient le résultat de la politique répressive des autorités coloniales marocaines » qu'il a condamnée fermement. Il a déploré le fait que malgré la présence la mission du Haut-Commissariat pour les droits de l'homme de l'ONU, venue s'enquérir de la situation des droits de l'homme au Sahara-Occidental, les territoires occupés par le Maroc ont été le théâtre d'« une répression sauvage et terroriste ». Aux yeux du président Abdelaziz, la venue de cette mission de l'Onu dans les territoires occupés du Sahara-Occidental, après maints refus du Maroc, a été le résultat des appels incessants de la population devant l'émergence de « la tyrannie » et « la violation des droits de l'homme » au Sahara-Occidental. Il a appelé la communauté internationale à prendre acte de ce qui est commis comme violation des droits de l'homme dans ce territoire. « Il est temps qu'une réaction rigoureuse et sincère soit établie par la communauté internationale. Il faut faire cesser au Maroc ses violations des droits internationaux avec le soutien du gouvernement français », a estimé Mohamed Abdelaziz. Sans exclure par ailleurs la reprise de la lutte armée, M. Abdelaziz a déclaré que la population sahraouie privilégie la lutte pacifique pour atteindre son droit à l'autodétermination. En parlant d'une éventualité d'un retour aux armes, le président Abdelaziz veut répondre implicitement aux récentes manœuvres militaires marocaines, qualifiées par les observateurs, de message destiné à intimider le Front Polisario. La délégation du Haut-Commissariat des droits de l'homme de l'ONU devait arriver, hier dans la soirée, aux camps des réfugiés sahraouis. Elle sera reçue, durant cette journée, par les ministres de l'Intérieur, de la Justice des territoires occupés du Sahara-Occidental ainsi que par les unions, entre autres, des disparus sahraouis, des femmes sahraouies, des journalistes, des écrivains et des droits de l'homme sahraouis. Une journée coïncidant avec le 1er anniversaire de l'Intifada déclenchée le 21 mai 2005 dans les villes des territoires occupés par les autorités coloniales marocaines.