Le conseil national de la LADDH a fixé les dates des 6 et 7 décembre prochain pour tenir le congrès national. Une commission nationale technique de préparation du congrès (CNTPC) a été installée. Elle est composée de sept membres et de deux suppléants. Les contestataires, faut-il le rappeler, avaient organisé le 16 août dernier une réunion à la maison des syndicats de Bab Ezzouar. Ils avaient décidé de tenir un congrès de conformité dans un délai de deux mois. La direction avait jugé «nulle» cette démarche, car «seules les instances peuvent préparer un congrès». Le fait est que le ministère de l'Intérieur, selon les dispositions de la loi sur les associations entrée en vigueur en janvier 2012, a accordé un délai de deux ans aux ONG pour tenir leurs congrès de conformité. Les opposants, à leur tête Kadour Chouicha désigné comme coordinateur, disent n'avoir reçu «aucune invitation pour participer à la rencontre», tout en ajoutant que «ce CN n'a regroupé que quelques militants issus du FFS et n'a même pas atteint le quorum». Ce que réfute Moumène Khelil, ex-secrétaire général de la LADDH et directeur de projets, qui affirme que «non seulement les invitations ont été envoyées à tous les membres et que l'ensemble des sections étaient présentes». Au cours du CN, se déroulant pour la première fois en dehors d'Alger, «le bilan moral et financier des exercices allant de l'année 2010 à 2013 a été adopté», lit-on dans le communiqué. Les contestataires revendiquent depuis le mois de mai dernier «la présentation d'un bilan écrit». Ils ont pris attache avec «les bailleurs de fonds nationaux et internationaux pour connaître les comptes au plus près». Bilan moral et financier D'autre part, en marge de la session, 23 bureaux de wilaya ont été conviés à une séance d'information. Les présidents de bureau constatent, selon le communiqué, «le non-respect des statuts et règlement de l'organisation par quatre membres du comité directeur, tout en dénonçant leurs agissements et leurs déclarations fallacieuses». Ils rappellent que «l'éthique et les valeurs portées, défendues et protégées par notre organisation exigent le règlement de tous les conflits par voie de sagesse pacifique et dans les instances de la LADDH». Ils soutiennent enfin «les instances de la LADDH issues du congrès, car étant l'instance suprême de l'association». Sur un autre point, le CN exprime «ses profonds regrets suite aux déclarations publiques répétées du président d'honneur de la LADDH (Ali Yahia Abdennour, ndlr) qui a donné du crédit aux allégations mensongères et attaques déloyales à l'encontre des instances de la Ligue». Les opposants à Benissad soulignent toutefois que «leurs revendications s'articulent principalement autour de la passation de consignes entre l'ancienne et l'actuelle direction, ainsi que la présentation du bilan financier et moral». «On ne peut lutter contre la corruption lorsque la direction de la LADDH n'assure pas la transparence», ont-ils argumenté en présentant les exemples de «la disparition de 4000 euros et les budgets dépassant les deux milliards de centimes détenus pas quelques membres de la direction.» Le CN se dit «déterminé à réagir en renforçant une application rigoureuse de ses statuts et de son règlement intérieur». Il condamne dans ce sillage «les diverses tentatives de déstabilisation de l'organisation venant de plusieurs cercles occultes et diaboliques». Les pro-Benissad accusent entre autres le président du Snapap, Rachid Malaoui, d'être «l'un des principaux déclencheurs de ce conflit». Ce dernier avait déclaré à El Watan que «toutes les accusations à son encontre sont fausses et qu'il a toujours œuvré pour le bien de la LADDH et de son épanouissement». Conseil de discipline En outre, le CN a adopté «des résolutions pour suspendre de toute activité organique les membres auteurs de violations des dispositions statutaires et réglementaires et activités fractionnelles, en l'occurrence Keddour Chouicha, Kamel Eddine Fekhar, Falah Hamoudi, Djabria Naïli». «En attendant, ajoute le texte, que la commission disciplinaire statue sur leur cas.» A ce propos, M. Chouicha, qui est, pour rappel, président du bureau d'Oran de la LADDH, précise qu'il est «prêt à se présenter devant le conseil de discipline et même devant la justice, en présence des avocats et des journalistes pour mettre en exergue des informations supplémentaires et plus graves». D'autre part, le CN a mandaté «Benissad pour prendre des mesures conservatoires statutaires à l'encontre des bureaux ayant transgressé les statuts et le règlement de la Ligue et veiller à leur renouvellement par des assemblées générales électives». Les contestataires ont, dans différents communiqués, accusé «Benissad d'installer des bureaux qui lui sont favorables sans respecter les statuts de la Ligue, comme ce fut le cas à Médéa». Pour sa part, Yacine Zaïd, président du bureau de Laghouat, également opposé à Benissad, indique que «suite au retrait de confiance, nous considérons la LADDH sans président». «Le bureau et l'ensemble des militants de Laghouat ont retiré leur confiance. Tout ce qui a été décidé au CN de Béjaïa est nul et non avenu puisque c'est un CN illégitime convoqué par un président qui n'est plus légitime», tonne-t-il. Zaïd poursuit en affirmant que «ceux qui gardent des principes et des valeurs doivent réfléchir sérieusement pour sauver la LADDH, car l'histoire ne pardonnera pas».