L'on apprend que de plus en plus de personnes s'associent pour acheter un veau pour le rituel du sacrifice de l'Aïd El Adha. Ce bovin dont le coût varie entre 140 000 et 220 000 DA, peut donc faire le bonheur de cinq familles, eu égard à la quantité de viande qui reviendrait à chacune d'elles : 40 kg environ. Selon des personnes ayant eu recours à cette pratique, la qualité nutritive de la chair bovine est nettement supérieure à celle ovine, sachant qu'elle présente un bien plus faible taux de cholestérol. En plus du souci de préserver leur santé, ces gens d'un niveau moral appréciable, ont opté pour ce choix pour des raisons bien déterminées. Ils estiment qu'ils doivent constituer une force dissuasive, en mesure de faire barrage aux spéculateurs de tous bords qui font monter les enchères à chaque Aïd El Adha. Nous avons rencontré l'un d'eux qui nous a déclaré ceci: «Nous sommes gagnants sur toute la ligne; d'abord, l'abattage de la bête s'opère dans un lieu en conformité avec les règles élémentaires d'hygiène, et non à ciel ouvert dans les cités qui finissent par donner une image hideuse et choquante ; avec tout le sang qui ruisselle partout où est l'esprit religieux de sacrifice? Avec cette attitude, nous estimons que menons un véritable combat contre cette horde d'opportunistes qui sévit depuis si longtemps au nez et à la barbe d'une administration laxiste, car de simples mesures coercitives auraient pu mettre fin à ces agissements peu honorables» D'ailleurs, du côté de certains vendeurs de moutons, l'affolement est perceptible. Nous avons constaté qu'ils commencent déjà à baisser leurs prix en vue de liquider la marchandise. Aux dernières nouvelles, les spéculateurs seraient plutôt inquiets, notamment au niveau des deux principaux marchés, El Khroub et Chelghoum Laïd, où l'on parle d'une baisse significative de l'ordre de 10 000 DA par tête. Certains n'hésitent pas à évoquer la banqueroute pour ces opportunistes habitués durant des décennies à faire fortune sur le dos des familles. L'autre fait également dissuasif émane de l'APC qui n'a autorisé que 5 points de vente de moutons en prévenant les vendeurs occasionnels de la saisie de leur cheptel. Mais il faudrait faire plus, car nous voyons des points de vente se créer à tout va dans les cités périphériques. Les agents municipaux n'ont qu'à y faire un tour.