L'Aïd El Kébir approche et les vendeurs de moutons se préparent déjà à l'événement. Apercevoir des camions transportant des ovins ou de l'aliment du bétail deviendra récurrent ces prochaines semaines. La fête religieuse de l'Aïd El Adha est à ses portes. Elle aura lieu dans environ un moins. Les vendeurs, grossistes ou détaillants ne perdent pas leur temps. Ils investissent désormais les lieux de vente traditionnels, tels les garages réputés pour ce commerce dans les banlieues algéroises. Mais sur les places réservées à la vente de cheptel, ils ne se sont pas encore manifestés. A Ouled Fayet, c'est en empruntant la route du Plateau, plus précisément vers les champs agricoles, qu'on peut rencontrer le premier détaillant de la filière dans ce secteur. Il s'agit d'un habitué de ce commerce. Il achète les moutons dans la région de Djelfa. Cependant, le point le plus frappant lors de notre visite reste incontestablement le prix exorbitant des bêtes. De 30 à 35 000 DA, les béliers ne seront pas accessibles financièrement à tous les ménages. De tels prix ont été proposés l'année précédente mais le gabarit des ovins n'était pas le même. Le vendeur donne de la température. Pour connaître l'origine de ce prix effarant, il nous a tout simplement expliqué que «les éleveurs eux-mêmes vendent à des tarifs très élevés». Ajouter à cela que l'une des principales raisons avancées par les patrons de cheptel reste la sécheresse qui s'abat sur le pays et la cherté de l'aliment du bétail fournit au cours de l'année. Dans un enclos d'à peu près 15m2, les moutons proposés à la vente ne sont ni par rapport au prix ni au gabarit intéressants à acheter. Direction Aïn Naâdja. Au lieudit 720, trois frères ont procédé l'achat d'une quantité appréciable de moutons. Ils activent dans le créneau depuis plusieurs années. Les moutons qu'ils exposent à la vente sont originaires de M'sila, Tissemsilt, Djelfa et Tiaret. Ils ont opté pour la diversification des races. Toutefois, les moutons sont vendus à des prix dépassant toutes les attentes. Ils sont cédés entre 35 000 et 40 000 DA. En plus de cela, le client n'a guère le choix. Ceux de 40 000 DA ressemblent plutôt à des béliers de combat que de sacrifice. Pour l'instant, c'est plus la spéculation qui l'emporte sur la raison. Les prix devraient baisser de quelques centaines de dinars durant les dix jours précédant le jour de l'Aïd El Kébir. A moins que les vendeurs trouvent preneurs. Il est utile de savoir comment les ménages algériens pourraient acheter un mouton dépassant les 25 000 DA, et ce, avec tous les frais occasionnés pendant le mois de Ramadhan, l'Aïd El Fitr et la rentrée scolaire 2009-2010. Un appareil de régulation des prix du mouton serait le bienvenu.