Le nouveau ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès, a appelé, hier, les travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar à «retrousser les manches pour accompagner les objectifs tracés dans la nouvelle configuration de leur usine dont le contrôle a été repris à 51% par l'Etat algérien à travers le groupe public Sider». Sur le site du désormais ArcelorMittal Algérie, le ministre a insisté, devant une assistance nombreuse, sur la décision de l'Etat d'investir de manière conséquente pour la mise en œuvre d'un plan de développement industriel des installations qui assurera la survie de leur outil de travail. «Il n'y aura dorénavant plus de place au complexe pour les fouteurs de troubles et les travailleurs sont sommés d'atteindre les objectifs de production de 2,2 millions de tonnes d'acier liquide par an d'ici à 2017, tel que cela a été fixé par Sider et son partenaire étranger.» Abdelmadjid Sidi Saïd,le secrétaire général de la centrale syndicale UGTA, à ses côtés, n'a pas raté l'occasion pour marquer son passage en invitant les travailleurs à éviter tous les conflits sociaux et à s'atteler uniquement à l'augmentation de la production. C'est pratiquement le même message de mise en garde qu'a lancé, aux travailleurs, Sidi Saïd qui a considéré la journée d'hier comme étant un jour historique. Il a même martelé : «Durant les trois prochaines années je ne veux plus entendre parler de grève et ce mot devra être banni du lexique des métallurgistes de Annaba. Si le climat social n'est pas apaisé durant la période de mise en place de la feuille de route arrêtée par Sider et ArcelorMittal, c'est-à-dire jusqu'à 2017, les salariés du complexe d'El Hadjar prendront le risque de perdre définitivement leur emploi.» Pour rappel, l'Etat algérien est redevenu actionnaire majoritaire du complexe sidérurgique d'El Hadjar de Annaba. Le numéro un mondial de l'acier, ArcelorMittal, détenait 70% des actions du complexe ainsi que les mines de l'Ouenza et de Boukhadra. En 2001, LNM Holding – devenu en 2004 MittalSteel en fusionnant avec Ispat – avait racheté l'usine et devient MittalSteel Annaba avant de changer de dénomination pour devenir ArcelorMittal suite à une fusion avec le français Arcelor. En 2012, le complexe de Annaba avait produit moins de 580 000 tonnes d'acier contre un objectif 700 000 tonnes. Jusqu'à 2001, la Société nationale de sidérurgie (SNS) atteignait une production de plus 1,2 million de tonnes avec près de 11 000 travailleurs. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 5420 sidérurgistes.