Les Algériens ont participé à la guerre dès 1939, enrôlés dans l'armée française qui subira une déroute face à la puissante armée allemande. Beaucoup traversèrent ainsi la guerre, de 1940 à 1943, comme prisonniers de guerre indigènes. Grâce à ses recherches, Armelle Mabon a pu en faire le recensement : à la date du 8 avril 1941, l'on recense 69 053 prisonniers, dont 43 973 Nord-Africains, 15 777 Sénégalais (en réalité l'ensemble des Africains), 3888 Malgaches, 2317 Indochinois, 380 Martiniquais et 2718 classés «sans race». En mars 1942, l'effectif transmis par l'OKW (Oberkommando der Wehrmacht, le Haut Commandement de la Wehrmacht) est de 43 944 prisonniers, dont 39 692 ont été contrôlés, parmi lesquels 13 754 Algériens, 4357 Tunisiens, 7364 Marocains, 9213 Sénégalais, 2248 Indochinois, 456 Martiniquais, 1969 Malgaches, 331 Français. Soit une différence de 24 606 prisonniers par rapport à octobre 1941 qui s'explique par la libération de 12 000 Nord-Africains (dont 2000 Algériens). Au 30 janvier 1943, on compte encore 12 905 Algériens, et en décembre 1943, 10 499 Algériens. A la libération, il y avait encore 17 000 Nord-Africains, sans que l'on puisse faire le décompte par pays d'origine.