Une initiative a été lancée pour composer un «front» appelant au refus de la révision de la Constitution avant l'élection présidentielle d'avril 2014. Les initiateurs sont Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication, Ahmed Adimi, colonel à la retraite et actuellement professeur de sciences politique à l'université d'Alger, ainsi que Mohand Arezki Ferrad, ancien député FFS de 1997 à 2002. Ces derniers demandent au président de la République de «ne pas réviser la Constitution avant la prochaine élection présidentielle et de respecter les échéances électorales légales dans l'organisation de l'élection présidentielle d'avril 2014». Ils interpellent également le chef de l'Etat à «garantir les conditions nécessaires à la tenue d'élections présidentielles libres et sincères». «C'est une initiative indépendante de la société civile. Nous voulons l'adhésion du maximum d'acteurs de la classe politique», a expliqué hier à El Watan Abdelaziz Rahabi. Selon le texte de la pétition, disponible en intégralité sur le Net, l'initiative vise à «joindre les efforts à ceux de toutes les bonnes volontés, en tous lieux, afin de défendre le régime républicain». «Les classes politiques, les élites et les forces de la nation, sont interpellées pour défendre l'Etat algérien et déterminer librement notre propre destin», peut-on y lire. Dans l'argumentaire, les initiateurs indiquent que «la Constitution et les institutions de l'Etat sont menacés aujourd'hui tant dans l'équilibre des pouvoirs que dans leur existence même». Le texte souligne qu'«aujourd'hui, les bénéficiaires du statu quo s'acharnent à vouloir consacrer la présidence à vie, mode de gouvernement intrinsèquement liée à la corruption». «Cette situation menace de provoquer l'effondrement de l'Etat», observent les auteurs de la pétition. Ils ajoutent «notre devoir de citoyens nous commande de procéder à une évaluation sereine des choix qui ont été faits (…). Le peuple algérien, comme tous les peuples du monde, a toujours exprimé son choix en faveur d'une transition en douceur vers un régime démocratique».