L'orthopédiste de garde, foulant aux pieds le concept d'assistance à personne en danger, refusera catégoriquement de soigner la fillette, en dépit de la gravité de ses blessures, sous de fallacieux prétextes. Victime d'un grave accident domestique le 4 octobre courant à 20 h exactement, la petite Maya Z., 11 ans, est évacuée d'urgence à l'hôpital de Bougaâ où elle réside. L'absence d'un médecin orthopédiste de garde à l'hôpital susnommé oblige le médecin de garde aux urgences, qui ne pouvant prendre en charge la victime souffrant de lésions très importantes au niveau du poignet -plaie très profonde avec rupture des tendons et des nerfs-, l'orientera vers le CHU Saâdna Mohamed-Abdenour de Sétif où elle ne bénéficiera pas d'une précise en charge médicale adéquate. En dépit de la gravité de son cas, la fillette a fait le trajet Bougaâ-Sétif dans un véhicule privé, c'est-à-dire sans assistance médicale. Arrivée à Sétif aux environs de 00 h, la victime bute sur le niet de l'orthopédiste de garde qui n'a pas voulu se pencher sur son cas. «J'ai présenté le dossier médical de ma nièce (les radios, les bilans ainsi que la lettre d'orientation), après une longue attente, j'apprends de la bouche du surveillant médical que le médecin orthopédiste refusait catégoriquement d'examiner sa main.Le praticien qui n'a rien voulu savoir s'est contenté à dire que l'hôpital de Bougaâ disposait d'un orthopédiste de garde. N'en croyant pas mes oreilles, j'ai demandé à le voir rien que pour venir au secours d'une fillette gravement blessée. Malgré toutes mes prières, je dis bien prières, le médecin orthopédiste refuse catégoriquement de l'ausculter même pour deux minutes. Ne pouvant rebrousser chemin, nous étions dans l'obligation d'attendre l'arrivée de l'équipe de jour. En auscultant ma nièce à 10 h du matin, un autre orthopédiste qui a bien voulu assister une personne en danger, constate la gravité des lésions. Le transfert d'urgence vers le bloc opératoire de ma nièce qui a été négligée pendant plus de 10 heures s'imposait. A l'issue de l'intervention chirurgicale le médecin n'a pas hésité à souligner que la victime n'est pas certaine de retrouver l'usage de sa main. Les responsables et l'opinion doivent connaître des vérités sur la prise en charge des malades à Bougaâ et Sétif. On n'a pas le droit de passer sous silence ces négligences et un tel fait n'est pas un cas isolé. On doit bannir et sanctionner ces manquements au serment d'Hippocrate », dira, non sans colère, l'oncle de la victime, Halim, qui s'est rapproché de nos bureaux. Ne décolérant pas notre interlocuteur qui se réserve, dit-il, le droit de porter l'affaire devant la justice et les autorités compétentes, s'interroge : «Pourquoi il n' y a pas de médecin orthopédiste de garde à Bougaâ (la nuit du 4 au 5 octobre 2013)? Pourquoi n'a-t-on pas voulu nous permettre de transférer la malade qui était dans un état déplorable dans une ambulance de l'EPH Bougaâ ? Pour quelle raison le médecin orthopédiste de garde au CHU Sétif n'a pas daigné donner un avis médical ni ausculté la malade ?»