«Il y a eu beaucoup de déjà-vu, de promesses qui n'ont jamais été appliquées. Mais nous ne pouvons juger, pour l'heure, de l'attitude à adopter», a affirmé, à la sortie de la réunion, le porte-parole du syndicat. La reprise des cours se profile pour les millions d'élèves, dont les professeurs observent, depuis lundi, une grève illimitée. Une rencontre a ainsi réuni, dans la journée d'hier, les représentants du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed. Ce dialogue a toutefois laissé les syndicalistes mitigés. «Il y a eu beaucoup de déjà-vu, de promesses qui n'ont jamais été appliquées. Mais nous ne pouvons juger, pour l'heure, de l'attitude à adopter», a affirmé, à la sortie de cette réunion, Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest. Un arrêt de la grève n'ayant toujours pas été décidé, le «congé forcé» dans des milliers d'établissements scolaires doit se poursuivre aujourd'hui. «Une fois le PV de réunion signé par les présents, le bureau national se réunira ce soir (hier soir, ndlr) afin de fixer la date du conseil national, seule instance habilitée à juger et apprécier le contenu du PV. De même, il sera décidé par les membres du conseil de la poursuite de la grève ou de sa suspension», explique M. Boudiba. Concernant l'une des principales revendications des grévistes, la révision du statut particulier, la tutelle s'est engagée «à installer une commission mixte, formée du Cnapest, du ministère de l'Education nationale ainsi que de la direction de la Fonction publique, afin d'étudier cette problématique». De même, les professeurs techniques ne pourront pas, comme demandé, être intégrés à la catégorie 13. «Il a été exposé le calendrier d'un concours devant se dérouler en novembre et dont les résultats seront connus en décembre, qui sanctionnera la promotion de ces professeurs», explique-t-on. Pour ce qui est du dossier du logement, le ministre se serait engagé à adresser une correspondance au ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, et ce, en vue d'inclure les professeurs dans l'ensemble des programmes lancés en leur octroyant un quota. Des commissions et un «préalable» «Il doit aussi émettre une circulaire qui définira les conditions afin de bénéficier d'un logement dans le Sud pour l'encadrement pédagogique dans ces régions», poursuit M. Boudiba. Concernant les autres revendications, à l'instar de la médecine du travail, des œuvres sociales ou encore de la retraite après 25 ans de service, M. Baba Ahmed «s'est engagé à s'en référer au Premier ministère, car ne relevant pas de ses prérogatives». Il a aussi été décidé de l'installation d'une commission d'enquête afin de traiter le cas des enseignants sanctionnés et radiés. D'ailleurs, pour certains, le préalable à une décision allant dans le sens d'une reprise est clair : la réintégration d'un membre du conseil national de Bouira, suspendu depuis le mois de mai, et dont la tutelle s'était engagée à sa réintégration en juillet dernier. «Le ministre s'est engagé à se pencher personnellement sur son cas et à le prendre en charge. Il est prévu une réponse lundi», explique M. Boudiba. «Le traitement de ce dossier est évidemment un paramètre qui devrait influer sur les décisions du conseil national», prévient le Cnapest.