Un journal américain diffusé au Festival de Cannes Screen International n'hésite pas à écrire que dans quelques années l'Algérie est appelée à supplanter le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et l'Afrique du Sud en ce qui concerne les tournages des superproductions de Hollywood ! Il y a du cash en dollars qui risque de nous tomber dessus, celui des plus grands studios de cinéma au monde. Mais Screen ajoute tout de même que pour l'instant seuls les paysages fabuleux attendent les caméras et Spielberg, parce qu'il n'y a encore aucune infrastructure, pas d'hôtels de classe internationale, rien encore qui puisse attirer les productions de Los Angeles à Adrar ou Timimoun. Mais ce n'est, paraît-il qu'une question de temps... La Tunisie et le Maroc, aujourd'hui leaders incontestés dans ce domaine, ne perdent rien pour attendre. Au centre marocain du cinéma, il risque d'y avoir des « ajustements structurels », avec personnel au chômage et, en Tunisie, le mégalomane Tarek Ben Ammar risque aussi de mettre la clé sous paillasson. It will take time (ça prendra du temps). Mais Screen croit que l'Algérie, incontestablement le plus beau pays du Maghreb, est sur la bonne voie. Après Costa Gavras qui a dû vanter à Screen l'accueil qu'il a reçu en Algérie, c'est une maison de production (Seguy) qui envisage de déménager de Paris à Alger pour ouvrir Ksour Productions. Il faudrait alors qu'en haut lieu (où exactement ?) on ne somnole pas trop pour laisser des maisons de productions étrangères occuper le terrain comme fournisseurs de services. En pareil cas, ce sont les sociétés algériennes qui sont en mesure de le faire. C'est à Nadia Chérabi et à ses collègues producteurs algériens de veiller sur le créneau (américain). Les Big Budgets of Hollywood production (comme on les appelle à la Croisette), si le miracle algérien se réalise un jour, seront autant d'investissements bienvenus pour le cinéma national.