C'est autour d'une couscous party, avant hier soir au centre-ville d'Alger, que nous avons rencontré un Rachid Taha flegmatique, au verbe facile, à l'humour corrosif et puis cette générosité humaniste. C'est le retour au bled... C'est bled le rock ! (rires) Vous allez faire rocker La Casbah ? Je vais faire danser La Casbah d'Alger, oui. Et la Kissaria de Tlemcen... On va essayer de faire du bruit au-delà d'Alger, d'Oran, de Annaba. Rock the Casbah de Clash que vous avez repris, pour toi, elle est balistique ou orientale ? Elle est désorientée. Qu'en pense Mick Jones (guitariste du fameux groupe de punk-rock Clash) ? Eh ben, Mick Jones adore ma nouvelle version. Il trouve même qu'elle est meilleure que la version originale. Une caution... Non, je n'ai pas besoin de sa caution. Je trouve que c'est bien de faire un truc et de ne pas avoir trahi la chanson. Le texte de Rock the Casbah est caustique, fort... La traduction qu'on a faite est forte aussi. C'est une position assez radicale. C'est quelque chose d'assez politique. Une chanson actuelle... Cela arrive déjà. Il ne faudrait pas que cela continue. Brian Eno, producteur de U2, joue sur ce titre... Brian Eno, je l'ai invité sur Rock the Casbah (produit par Steve Hillage) et aussi sur un autre Dima que j'aime bien. Dima Wakaf (Still Standing) où figure aussi Skunk Anansie (Skin)... Skin ne figure pas dans l'album (Tékitoi). Mais j'ai fait un featuring à Londres avec Brian Eno et Skin. Rachid, vous êtes combat rock ou rock combat (album de Clash où figure Rock the Casbah ? Quand je monte sur scène à travers le monde, je suis un combattant. Je suis un guerrier. Vous vous êtes impliqué contre la guerre en Irak... Contre toutes les conneries (bêtises humaines). Je suis choqué quand le drame humain m'interpelle. Je ne peux pas rester silencieux. Il y a quelques jours, vous m'aviez dit que vous vouliez vous présenter à la prochaine présidentielle algérienne... Pourquoi pas !(rires) Attention on arrive. Il y a une nouvelle génération qui arrive. Préparez-vous ! Votez pour moi ! Et le programme présidentiel... Eh bien, il y aura un vrai programme. (rires) Quand vous parlez de rock alternatif vous le qualifiez de Coran alternatif... Oui absolument, le Coran alternatif. Vous le revendiquez... Je revendique ma sensibilité. Ma façon de voir. Je pense aussi que le Coran, c'est quelque chose qui n'est pas figée. Le Coran est moderne. C'est quelque chose qui m'a fait avancer. Alors, ce que je n'aime pas, c'est ceux qui reculent. Que représentait pour vous la diva cheikha Rimitti Je ne suis jamais insensible à la mort de quelqu'un. C'est une artiste qui s'est imposée sur la scène mondiale et quelqu'un qui a traversé des périodes assez difficiles. Je tire mon chapeau ! Votre nouvel album Diwan2 est imminent... Diwan2 est presque fini. On est en phase de mixage. Quelle est la différence entre les albums Diwan et Diwan2 ? Eh bien, c'est le numéro.(rires). Il y a du raï, du chaâbi, des chansons classiques égyptiennes, du rythme africain. Je suis un Africain aussi. Y en a qui oublient que l'Algérie est un pays africain. Irez-vous à Sig, votre ville natale ? Ah Sig. Le pays des olives, des oranges, du foot et du handball. Et puis Oued Khrouf. Mes oncles de Mascara. Les Mascaréens dès qu'ils avaient de l'argent ils se faisaient placer des dents en or. Cela brille... Les rappeurs américains ont copié sur les Mascariens. ( fous rires)