Le secteur du transport est plus que saturé dans la wilaya de Annaba. Le retard qu'accusent les travaux de la nouvelle gare à la sortie de la RN44 et l'absence de tramway -actuellement au stade de l'étude de son tracé-, sont pour beaucoup dans cette situation dont souffrent les usagers. En effet, plus d'une centaine de bus, minibus et autocars assurent quotidiennement le transport de quelque 70 000 passagers de Annaba à partir des stations Souïdani Boudjemaâ (El Hattab) et Kouch Nourredine, vers différentes destinations intra pour la première et extra urbain pour la seconde. La même situation est vécue par les voyageurs inter-wilayas dont la gare est située à Sidi Brahim. Après avoir développé l'offre du transport des voyageurs, la direction de ce secteur envisageait très sérieusement de transformer celui-ci (secteur) en facteur incontournable de développement économique et social. Elle n'a malheureusement pas été suivie par les 12 communes, uniquement intéressées par la location des gares routières, abribus et parkings à des particuliers. L'anarchie semble s'être installée avec des infrastructures du transport des voyageurs saturées et un parc dispersé. En dépit d'une demande allant crescendo, la situation s'est aggravée avec le non-respect devenu une évidence des horaires de travail et de la perte de temps qu'engendre ce type de transport sans distinction de destination. «Il est plus qu'urgent pour la direction du transport de remédier à la situation par une intervention adaptée à la demande des usagers. Ce qui n'est malheureusement pas le cas jusqu'ici. La solution doit prendre en charge la création de parkings et établissements de relais à proximité des gares et au centre-ville», a expliqué un fonctionnaire de la wilaya, usager des transports en commun. Selon de nombreux citoyens notamment ceux riverains de la gare routière El Hattab, l'urgence se situe aussi dans la nécessité de trouver une solution à l'engorgement endémique de la ville, à sa pollution et aux difficultés des transporteurs à disposer d'aires de stationnement. Ceux disposant de leur véhicule personnel ou professionnel ne trouvent presque jamais un lieu où garer. Tous les trottoirs sont contrôlés par des gardiens «du dimanche», imposant à chaque chauffeur 50 DA sous peine de voir son bien saccagé. De l'autre côté, les habitués des transports en commun se plaignent des comportements condamnables et à la limite de la correction des receveurs et conducteurs de bus. «Le secteur du transport urbain à Annaba est dans un état lamentable. Il n'y a pas de respect des fréquences, du confort, de la coordination et encore moins de complémentarité entre les principaux animateurs. Aux comportements condamnables des conducteurs et des receveurs en possession d'armes blanches (dont ils se servent si besoin est), il y a la saleté et la vétusté de ces moyens de locomotion qui ne répondent pas aux normes pour la majorité», nous dit un usager. C'est pourquoi, les citoyens préfèrent les bus publics de l'entreprise de transport de Annaba (ETA).