Est-il normal d'attribuer un permis de conduire du groupe lourd (véhicule de marchandise pouvant aller jusqu'à 38 tonnes, ou véhicule de transport en commun de personnes jusqu'à 60 passagers et plus) à un individu dont le seul critère est qu'il soit âgé de 25 ans ? En outre, pourrait-on se satisfaire des connaissances médiocres de cet individu qui consiste à déchiffrer quelques panneaux de signalisation, répondre à une ou deux questions, tellement usitées et dont tout le monde connaît les réponses à l'avance. Et puis, savoir manipuler dans un espace vide un véhicule automobile, ce n'est pas comme sur une route à grande circulation ! Savez vous que l'on se contente parfois d'une petite camionnette de plus de 3,5 t, soit 3500 kg pour accorder un permis de conduire « groupe lourd » pouvant aller jusqu'à 38 000 kg, c'est-à-dire 38 tonnes ! Quant à passer le permis de conduire avec un semi-remorque attelé, il ne faut pas rêver. Bien que, sous d'autres cieux, on passe le permis de conduire pour le semi-remorque, avec la remorque attelée. Et c'est tout à fait compréhensible et normal. Quelques timides tentatives ont eu lieu par-ci par là et qui sont, progressivement, tombées dans l'oubli, la négligence ou le laisser-aller. Quant à se contenter d'un certificat médical de complaisance, il n'y a pas photo ! C'est un véritable examen au sens académique du terme avec le test du quotient intellectuel, le niveau d'instruction et certaines connaissances élémentaires de physique. Alors, si l'on osait demander au candidat du groupe lourd quelle serait l'énergie cinétique développée par son camion, en appliquant la formule (E=1/2 MV2) ? Pourquoi aborder ce sujet maintenant ? Eh bien, je ne trouve pas les mots pour qualifier l'horreur qui s'est produite à la veille de l'aïd El Adha du côté de Oued Djer. Alors que toutes les familles se préparaient à accueillir cette fête dans la joie et l'allégresse, voilà que trois de nos enfants ou frères se font écraser par un semi-remorque du côté de Oued Djer, alors qu'ils ne faisaient que leur travail : procéder aux constatations d'usage à la suite d'un accident de la circulation. Ils perdirent la vie d'une façon cruelle, horrible et insupportable. D'ailleurs, nous ne pouvons pas nous permettre d'employer les termes rapportés par les témoins sur les lieux afin de ne pas heurter les sensibilités. A qui la faute ? Loin de nous l'idée d'anticiper sur les résultats de l'enquête, s'agissant de morts d'hommes (d'accident mortel), nous laisserons le soin aux services concernés de déterminer les éléments de responsabilité de ce douloureux drame. Par contre, nous ne pouvons nous empêcher de mettre en cause le système de «formation» et «d'examen» pour l'attribution du permis de conduire en général et du groupe lourd en particulier, telle la conduite des poids lourds pouvant aller jusqu'à 38 tonnes, les engins exceptionnels, les autocars transportant des voyageurs jusqu'à 60 passagers et plus. Le conducteur de ce camion savait-il quelle énergie développait l'engin qu'il était censé conduire ? Quand on applique la formule de l'énergie cinétique (E=1/2 MV2) et, dans la mesure où le PTAC n'était que de 26 tonnes, et que le camion roulait à 90 km/h, cette énergie développée sera de l'ordre de : 8 125 000 joules ou 8 125 000/9,8 = 829.081,63 kilogrammètres. D'où les dégâts considérables relevés sur les lieux, tant corporels que matériels. Le problème étant posé, quelle serait la solution ? D'abord que les responsables ne viennent pas nous dire que l'âge de 20 ans pour les camions et 21 ans pour les autocars a été relevé à 25 ans. Cela ne veut rien dire. Il ne s'agit que de l'âge biologique qui ne prouve rien. Il faudrait voir l'âge mental et psychologique, et puis aussi et surtout faire passer un test psychotechnique et déterminer le Q.I. du candidat. On pourrait même faire appel aux psychologues pour définir le profil du conducteur. Qu'on n'aille pas aussi nous parler de social et de chômage. On ne doit pas faire du social avec la vie des gens. Le sujet est tellement «brûlant» que nous nous permettrons d'y revenir, tout en lançant cette chronique, sous forme de message, à monsieur le ministre des Transports. A bon entendeur, ou plutôt à bon lecteur !