Photo : Mahdi I. L'année scolaire n'est même pas entamée que les syndicats du secteur renouent d'avance avec le langage de la contestation, exacerbant une fois les élèves et leurs parents. A en croire les menaces brandies par différents syndicalistes, la prochaine rentrée scolaire serait des plus tendue. Les enseignants affiliés au CLA ont décidé de boycotter le premier jour de la reprise des cours. Le CNAPEST, même s'il compte renouer avec la contestation, préfère attendre la réaction du premier responsable du secteur pour reconduire ou non les débrayages cycliques à partir du premier jour de la rentrée. Quant à l'UNPEF, son président M. Saddek Dziri, affirme qu'aucune décision n'est encore prise. «Le dernier mot revient au conseil national», a-t-il souligné laissant entendre que ce dernier se tiendra parallèlement avec la reprise des cours. En tout cas, quelle que soit la décision à prendre, il faut reconnaître que la couleur est annoncée et que l'idée de priver les élèves de leurs écoles respectives le premier jour de la rentrée scolaire, constitue un acte anti-pédagogique et fort préjudiciable pour leur état psychologique. Ainsi, si pour les syndicats le recours aux débrayages est le seul moyen pour faire valoir leurs droits, pour les élèves et leurs parents, il s'agit d'une atteinte à leurs droits les plus fondamentaux. Pour les parents d'élèves, le droit à la grève est, certes, garanti par la Constitution, mais il faut tenir compte de certaines considérations, particulièrement lorsqu'il s'agit de la scolarité de plus de huit millions d'élèves, attendant ce jour avec impatience. «Le moment est inopportun, il serait judicieux de laisser passer la rentrée scolaire, événement pour plusieurs milliers d'enfants inscrits en première année moyenne, rejoignant pour la première fois leurs écoles respectives», regrettent-ils. On estime, d'ailleurs, que si les protestataires arriveraient à entamer leur mouvement dès le 12 ou le 13 septembre, l'année scolaire risque d'être compromise, compte tenu des conséquences, notamment au plan organisationnel que pédagogique. Car au-delà de l'entame des cours, la première semaine de l'année scolaire est pour bon nombre d'élèves consacrée à d'autres démarches, tels les transferts … Les résultats des examens de fin d'année ont, certes, été appréciables. De même pour le taux d'admission des élèves en classes supérieures, dans les différents cycles, mais la défaillance réside, selon certains enseignants, dans la teneur des cours dispensés aux élèves. «Les cours ont été achevés dans la précipitation, ne laissant aucun choix aux élèves, surtout ceux n'ayant pas accès aux cours particuliers, d'assimiler les leçons comme il se doit», soulignent-ils. En témoignent les moyennes obtenues dans les épreuves de maths et en langue arabe dans les épreuves de fin de cycles primaire. Des moyennes médiocres suscitant l'inquiétude des pédagogues, d'autant que cet examen est synonyme d'évaluation des langages fondamentaux, à savoir lire, écrire et compter. Pour pallier cette défaillance, certains estiment qu'il faut rompre avec les arrêts de cours longs et cycliques. C'est dire l'urgence de trouver une issue pour le bras de fer qui oppose depuis quelques années les syndicats du secteur à la tutelle, prenant pour otages huit millions d'élèves. Cette issue profiterait à toute l'institution éducative qui comptera à partir de septembre prochain plus de huit millions d'élèves encadrés par les plus importants effectifs de la fonction publique.