Les perspectives de relance de l'industrie textile en Algérie, notamment les importants investissements consentis au profit des entreprises publiques, attirent les entreprises françaises spécialisées. Celles-ci ont déjà répondu aux appels d'offres internationaux lancés par les unités publiques en vue de l'acquisition de matériels. «La part décrochée par les Français dans ce domaine est de 30%», selon les déclarations de Slimane Boufrioua, directeur général de l'Algérienne des textiles (Texalg). D'autres appels d'offres sont en cours de publication et intéressent d'ores et déjà les entreprises françaises. L'Entreprise algérienne des textiles industriels et techniques (EATIT) a, par exemple, lancé 14 appels d'offres en 2013 pour lesquels trois entreprises françaises ont déjà soumissionné, selon les déclarations du responsable de l'entreprise, Belaid Moudoud. Ce dernier, qui s'exprimait lors d'un colloque sur «Les nouvelles technologies pour l'industrie du textile et des textiles techniques» organisé hier à l'hôtel Mercure par l'Agence française pour le développement international des entreprises (Ubifrance), s'est dit «disposé à engager des discussions préliminaires en vue de partenariats avec les entreprises françaises». Le directeur du bureau Ubifrance d'Alger, Georges Regnier, a affirmé, pour sa part, qu'en plus des contrats décrochés, «d'autres entreprises entendent présenter leurs offres dans les mois à venir». De son côté, l'Union des constructeurs de matériel textile de France (UCMTF) exprime le vœu de compter l'Algérie parmi ses nombreux marchés à l'export. Christian Guinet, vice-président de l'UCMTF, a notamment déclaré hier que «les entreprises françaises étudient les offres qu'elles peuvent présenter aux entreprises algériennes dans le cadre du partenariat et dans le respect de la règle des 49/51%» sur l'investissement étranger. Neuf entreprises affiliées à l'UCMTF ont pris part au colloque organisé par la mission économique française à Alger dans le but de présenter des offres de services dans le domaine de l'équipement de confection. Si le thème du transfert de technologie ne transparaît pas clairement dans les déclarations des entrepreneurs français en quête d'opportunités d'affaires, le volet formation a, en tous cas, été inclus dans le programme du colloque puisque deux écoles françaises spécialisées dans la formation d'ingénieurs textiles – l'Institut textile et chimique de Lyon (Itech Lyon) et l'Ecole nationale supérieure d'ingénieurs du sud de l'Alsace (Ensisa), ont fait le déplacement à Alger dans l'objectif de mettre en place, selon Ubifrance, une structure pour la formation dans la filière de la manufacture en Algérie. Lors de son intervention durant le colloque, Belaid Moudoud a estimé que son entreprise a besoin de former 100 ingénieurs et techniciens supérieurs ainsi qu'un millier d'agents d'encadrement et de maîtrise en 2014-2015. Pour sa part, Ahmed Benayad, président du groupe public Confection et habillement (C & H Fashion) a souligné que le groupe est à la recherche de partenariats et d'une offre de formation en ressources humaines. Il est à noter que les aides accordées par l'Etat au secteur dans le cadre du plan de relance sont équivalentes à 2 milliards de dollars et laissent prévoir une évolution du chiffre d'affaires du secteur à hauteur de 38,5 milliards de dinars en 2014.