Des centaines de citoyens se sont rassemblés, hier, devant le siège de l'Apc de Douéra (Alger) afin de protester contre la décision de suspension du premier magistrat de la commune, Boumhamed Rabah. Cette décision du wali d'Alger, sur proposition du wali délégué de la circonscription administrative de Draria, intervient en application des dispositions de la loi 90-08 du code des communes qui stipule, dans son article 32, que l'élu, poursuivi en justice, est suspendu de ses fonctions jusqu'à « publication d'un jugement définitif ». Le maire, selon les protestataires, est poursuivi dans une affaire qui remonte à 2004. « Pourquoi attendre deux ans pour le suspendre ? », s'interrogent des citoyens en colère qui doutent sur les véritables « desseins » qui se cachent derrière cette suspension. « Le wali aurait pu attendre le verdict de la justice », témoignent des protestataires. D'autres encore attestent que le P/Apc devrait comparaître « comme témoin » dans cette affaire. Quoi qu'il en soit, l'affaire est programmée pour le 28 mai au tribunal de Boufarik. « Nous allons venir en force au tribunal pour soutenir celui qu'on a choisi et installé à la tête de notre conseil communal. Nous n'allons pas baisser les bras », affirment les protestataires qui menacent de propager le mouvement du boycott au sein des établissements scolaires. « Nous allons même empêcher nos enfants de passer les examens », menacent-ils. Affichant des banderoles de soutien au maire, d'autres contestataires affirment que le choix de cette date n'est pas fortuit puisque le maire, selon leurs dires, aurait refusé de se plier aux « demandes de députés et de grosses pointures au niveau de la wilaya ». Il était plus qu'assuré de briguer, par le travail qu'il avait accompli avec la population de Douéra estimée à plus de 70 000 habitants, de briguer un troisième mandant à la tête de l'exécutif. En toute état de cause, les protestataires comptent « maintenir la pression » et promettent même de « revenir à la charge » si Boumhamed Rabah n'est pas rétabli dans ses droits. Il y aurait même eu, selon les dires, une menace de démission collective de la totalité des membres du conseil communal qui englobe 11 élus de différentes formations politiques. Nos tentatives de joindre le wali délégué de Draria sont restées vaines alors que son chef de cabinet était « en réunion ». Signalons enfin que le P/Apc de Bordj El Kiffan, poursuivi en justice pour différentes affaires, n'a pas été « inquiété » pour autant.