La presse doit jouer un rôle dans la promotion et la sauvegarde de l'indépendance de la justice, a affirmé, jeudi dernier, Eugène Brott, juge et membre de l'Association des barreaux américains (ABA). Intervenant, pour la deuxième fois en une semaine, au forum d'El Moudjahid, le juge américain a insisté sur l'importance du rôle de la presse dans la sensibilisation de l'opinion et la promotion de la justice. Pour le justiciable et le public, il est nécessaire de connaître avec précision les devoirs et les droits des magistrats à travers le code de la déontologie de la profession. Le système judiciaire algérien, a-t-il expliqué, « est bon » et les magistrats intelligents. « En 2005, j'étais en Bulgarie et j'ai constaté que la justice dans ce pays n'est pas du tout indépendante. Elle est exposée à l'ingérence de parties étrangères, la corruption et le code de la déontologie des magistrats bulgares impossible à appliquer. Ici, j'ai trouvé tout à fait le contraire », a-t-il expliqué, tout en précisant que le séjour de sa délégation en Algérie est de courte durée. L'orateur a affirmé, en outre, que sa venue en Algérie n'était pas pour juger le système judiciaire algérien. « Notre délégation est venue pour comparer le système judiciaire américain et le système algérien. Toutefois, lors de notre séjour, les juges et les avocats algériens n'ont fait aucune plainte faisant état de pressions extérieures sur eux. J'ai vu beaucoup de choses importantes en Algérie », a-t-il souligné. Dans le même contexte, Eugène Brott et son camarade A. Mc Laughlin, qui avait animé la rencontre avec lui, ont beaucoup mis l'accent sur l'importance de l'indépendance de la justice. « Sans cette indépendance, on ne peut parvenir à faire connaître la vérité, objectif ultime recherché par la justice », ont-ils indiqué. Pour sa part, Tahar Aïdouni, secrétaire général du syndicat des magistrats, a affirmé que la mouture finale du code de la déontologie des magistrats algériens a été élaborée en associant tous les intervenants du secteur de la justice, dont le syndicat. « Ce projet, qui renferme les principes régissant le métier qu'il y a lieu de respecter par le magistrat, sera soumis au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), seule instance habilitée à le mettre en œuvre », a-t-il déclaré. L'affirmation de Tahar Aïdouni vient contredire les déclarations faites, mardi dernier, par les magistrats américains. Ces derniers ont émis des réserves sur la manière adoptée par le ministère pour préparer le code de la déontologie. Selon M. Aïdouni, le syndicat a proposé la création d'un conseil d'orientation chargé de contrôler la mise en œuvre de ce code, notamment sur le plan des sanctions éventuelles qu'aura à prendre le CSM, à la faveur de la commission de discipline.