Barbett Rosemary estime que la justice et la presse sont les clés de la réussite américaine. Interrogée sur le silence de la justice américaine à propos des dépassements commis à Guantanamo, la prison de la base américaine à Cuba, la juge américaine Barbett Rosemary, en visite à Alger, a défendu l'institution judiciaire américaine, soulignant que la justice est apolitique et ne peut pas se prononcer sur une telle affaire, qui «est aussi tirée par les cheveux». «La justice ne fait pas de la politique aux USA, mais peut se prononcer sur des questions politiques si une plainte a été déposée contre X afin de juguler une crise», a-t-elle précisé. Elle verse illico dans le langage des exemples en disant, à titre indicatif, que si une plainte est introduite en justice contre George W.Bush pour sa guerre en Irak, celui-ci sera indiscutablement poursuivi. Faut-il croire que la justice américaine est soumise aux décisions des politiques américains? Sur cette question, des membres de l'Association des barreaux américains (ABA), MM.Eugène Brott et Francis A.Mc Laughlin, lors d'une visite récente en Algérie, ont déclaré ouvertement, à propos de certaines questions de haute importance, que la décision politique prime sur la position de la justice. Une déclaration qui, le moins qu'on puisse dire, est à contre-courant des slogans brandis par les Américains au sujet de l'indépendance et la liberté de la justice. Car, à l'heure actuelle, la justice américaine accuse un silence radio face aux atteintes et crimes perpétrés dans la base américaine de Guantanamo. La juge américaine a préféré tourner autour du pot au lieu de répliquer clairement sur les étiquettes collées sur le dos de la justice américaine. L'oratrice s'est longuement étalée sur le couple réussi, aux USA, appelé presse/justice. La justice et la presse sont les clés de la réussite aux Etats-Unis d'Amérique. C'est ainsi que Barbett Rosemary a débuté son point de presse tenu, hier au forum d'El Moudjahid. Selon elle, il n'est pas évident de parler d'une liberté de la presse sans dépasser le stade de l'incrimination des journalistes dans les délits de presse. Néanmoins, la conférencière a estimé que les Etats-Unis accusent encore des lacunes en matière de liberté de la presse en dépit de toutes les avancées accomplies. Elle a, sans ambages, nié le fait qu'il existe aux USA une liberté qualifiée d'absolue. Membre de l'Association américaine des juristes (ABA), Barbett Rosemary a indiqué que «les lois américaines exigent du journaliste de révéler ses sources dans le cas où l'information publiée porte atteinte à la sécurité de l'Etat». Pis encore, pour un pays célèbre pour la liberté de ses médias, la juge américaine est allée jusqu'à reconnaître que «des journalistes américains croupissent en prison pour avoir refusé de divulguer leurs sources». Pourtant, la loi en vigueur stipule le droit du journaliste à protéger ses sources. L'invitée d'El Moudjahid affirme que l'incrimination du journaliste est dépassée aux USA, mais demeurent certaines autres lacunes à l'instar de l'absence d'une définition claire de la diffamation ainsi que la difficulté de statuer, par la justice, sur des affaires liées aux outrages et discours de haine.