Nous avons remarqué récemment, et nous espérons que cela continuera, une reprise en main graduelle du transport urbain par l'Etusa. Non seulement dans la capitale, mais aussi dans les grands centres urbains, ce qui est une bonne initiative et nous espérons que cela ira jusqu'à l'élimination totale de la clochardisation de ces transports «publics». Ce transport, qui est effectué présentement par des «commerçants» qui n'ont et qui n'auront jamais la vocation de prestataires de services publics, si ce n'est ramasser de l'argent sans considération aucune envers le client qui n'est à leurs yeux qu'une «marchandise». Ne se soumettant à aucun horaire, travaillant à leur guise et décidant parfois de s'arrêter sans tenir compte des besoins des usagers, ces transporteurs n'ont aucun respect des arrêts de bus. D'ailleurs, cette «clochardisation» n'arrange pas le travailleur lambda, qui emprunte, parfois jusqu'à trois moyens de transport différents, en payant à chaque fois, aussi bien à l'aller qu'au retour. Auparavant, la correspondance existait et permettait au travailleur, avec un seul ticket, de rejoindre son lieu de travail en ne payant qu'une seule fois, même en changeant de bus. De plus, le système d'abonnement mensuel qui existait permettait aussi au travailleur de mieux gérer sa bourse. Tel n'est plus le cas avec ces engins de transport qui ne cherchent que le gain facile, au détriment, souvent, de la sécurité et du «confort» de leurs passagers, tels que prescrits dans le cahier de charges du transporteur. Récemment, nous avons eu le plaisir d'emprunter les nouveaux bus de l'Etusa, et ce qui est remarquable et remarqué, c'est que sur les faces des portières, des indications en couleur verte, invitant les usagers à monter par la portière avant et en couleur rouge à descendre par la ou les portières arrière, ce qui est une excellente chose pour la sécurité des passagers. Pour rappel, un dramatique accident a coûté la vie à un père de famille à l'entrée de la ville de Bordj Menaïel. Alors qu'il venait de faire son marché, le défunt, en descendant du car par l'avant, comme cela se fait actuellement, n'a pas pu voir le véhicule dépassant le bus du côté où il venait de descendre. Le malheureux n'a pas atteint l'autre côté de la route. Le même drame s'est produit à Béjaïa, où deux jeunes étudiants, en traversant pour rejoindre le portail de leur université, ont été renversés par un automobiliste qui dépassait le bus à l'arrêt, bien que les dispositions de la loi et les règles de prévention nous invitent à ralentir lorsqu'un bus de transport de voyageurs est à l'arrêt. En outre, la prévention routière et la prudence nous recommandent d'attendre le départ du bus d'où on vient de descendre, pour que notre visibilité soit dégagée et que nous soyons nous-mêmes visibles afin de traverser dans les meilleures conditions de sécurité. Evidemment, nombre de nos lecteurs ont eu l'occasion de voir ce qui se passe ailleurs : tout bonnement la montée par l'avant et la descente par l'arrière. Ce n'est pas sorcier ! «Cerise sur le gâteau, lors de la visite du ministre des Transports à Blida où il avait visité les ateliers de maintenance des bus, ce dernier aurait déclaré qu'il n'était pas nécessaire d'avoir un receveur dans le bus. Le chauffeur, lui seul, peut assumer les deux fonctions, tel que cela se fait dans le monde entier». Effectivement, les bus importés comportent des valideurs de compostage des tickets à l'avant près du chauffeur. Question à zéro dinar : qu'allons-nous faire des receveurs ? Eh bien, la réponse est toute simple : considérant que près de 50% des voyageurs ne paient pas leur place, autant adjoindre un deuxième receveur. Ces deux agents feront fonction de contrôleurs et pourront, peut-être, récupérer les 50% de la recette perdue et, en même temps obligeront les voyageurs à monter par l'avant et descendre par l'arrière. Pour une meilleure sécurité des passagers. Donc, wait and see !