La désinsectisation par aspersion intra et extra domiciliaire a été lancée. Une équipe d'épidémiologistes, soutenue par des éléments du service de prévention, est à pied d'œuvre pour apporter un appui technique en matière de prospection des gîtes. Trois gîtes d'anophèles, à l'origine de l'apparition de cas de paludisme à Ghardaïa, ont été identifiés suite à une prospection élargie au niveau de la circonscription où les premiers cas ont été enregistrés. Les services sanitaires locaux ont ainsi enregistré, hier, le neuvième cas de paludisme. Une équipe de l'Institut national de santé publique (INSP) a été dépêchée sur le terrain afin d'enquêter sur l'origine de cette large contamination. Une enquête épidémiologique et entomologique est en cours. Selon Abdelbaki Bouhafs, directeur de la santé publique (DSP) de la wilaya de Ghardaïa, contacté par téléphone, l'opération de dépistage actif au sein de toute la population à la recherche de cas de paludisme ou de porteurs de parasites se poursuit. Six équipes ont été mobilisées à travers cinq centres de dépistage. Vigilance recommandée Depuis l'apparition du premiers cas, 1456 prélèvements ont été effectués, dont 120 sur des ressortissants africains. Les résultats étaient jusque-là négatifs. Par ailleurs, tous les praticiens des secteurs public et privé ont été instruits de rester vigilants devant les cas de forte fièvre inexpliquée. Parallèlement, une opération de lutte antivectorielle pour la suppression des gîtes larvaires et le drainage le long de l'oued d'El Atteuf et la désinsectisation par aspersion intra et extra domiciliaire ont été lancés. Pour l'instant, toutes les personnes infectées ont été prises en charge, dont un cas est toujours en réanimation. Le neuvième cas enregistré aujourd'hui (hier, ndlr) est un proche d'un des patients hospitalisés. Pour le moment, la situation est plus ou moins maîtrisée et tous les moyens ont été mis en place afin de rassurer la population et d'assurer une bonne prise en charge. «Une campagne de sensibilisation et de prévention est également lancée à travers la radio local», a ajouté M. Bouhafs, avant de préciser que l'équipe de l'INSP, soutenue par l'équipe du service de prévention, est à pied d'œuvre pour évaluer toutes les mesures prises et surtout apporter un appui technique en matière de prospection des gîtes. Cette équipe sera renforcée, dès le début de la semaine prochaine, par une autre équipe multidisciplinaire, selon le Pr Mesbah, directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Elle sera composée de spécialistes de l'Institut Pasteur d'Algérie et de l'Agence nationale du sang. Des investigations approfondies seront donc effectuées au niveau de ces localités, comme cela a été fait à Batna. Il s'agit donc d'une mission d'évaluation et d'appui du dispositif de lutte contre cette maladie mis en place. Aucun supporter contaminé Le Pr Mesbah a signalé que des mesures ont été prises pour le renforcement des stocks de sécurité en médicaments, dont la Quinine injectable, au niveau des différentes structures. A propos des fans des Verts qui auraient été contaminés durant leur séjour au Burkina Faso, le Pr Mesbah rassure : parmi tous les cas déclarés, aucun supporter n'y figure. «Il faut savoir qu'un dispositif spécial a été mis en place avant le déplacement face au risque de contamination à cette maladie, quand bien même le risque reste faible pour les supporters qui ne se sont déplacés que pour quelques heures. Pour ce qui est du cameraman de l'ENTV, malheureusement décédé, il avait dû séjourner plus longtemps et avait présenté les symptômes du paludisme», a-t-il confirmé. Pour rappel, Ghardaïa a enregistré en novembre 2011 trois cas de paludisme dont un est décédé ; deux autres ont été déclarés en juin 2012. Des gîtes d'anophèles ont été localisés lors de ces deux épisodes «épidémiques».