La population réclame une intervention énergique des autorités pour mettre un terme à la délinquance qui s'est installée depuis plusieurs mois l La gendarmerie annonce avoir arrêté deux personnes pour port d'arme blanche. La population de Aïn Allah à Aïn Naâdja n'en peut plus. Les affrontements entre bandes rivales des quartiers voisins se poursuivent depuis plusieurs mois. Un palier dans la violence a été franchi en fin de semaine dernière : les délinquants menacent de mort les résidents de la cité AADL, dont certains ont préféré quitter précipitamment leurs appartements. «Des voyous ont menacé de brûler les appartements et leurs occupants. Des familles entières ont fui hier soir, (vendredi soir ndlr) leurs appartements», raconte, ahuri, un habitant de la cité qui «assiste» chaque soir à un rituel que rien ne peut arrêter : des jeunes, armés de sabres, gourdins, cocktails Molotov, etc., s'affrontent, détruisent les biens des particuliers ou menacent les plus téméraires d'entre eux. Les résidents se retrouvent «pieds et poings liés» face aux gangs qui se sont organisés dans l'impunité la plus totale. «Des jeunes se battent de jour comme de nuit. Les habitants de cette cité AADL font face à la délinquance des anciens habitants des baraques qui n'arrivent pas à accepter l'arrivée dans leur quartier de nouveaux venus», s'indigne notre interlocuteur mettant en avant un «esprit de houma» qui vient détruire un «semblant de cohésion sociale» dans ce quartier de la localité de Aïn Naâdja (Gué de Constantine). Les habitants réclament avec insistance une intervention forte des gendarmes, dont une brigade est située non loin du site. «La mission de ce service de sécurité est de rassurer la population. Malgré les incessants appels, les gendarmes n'arrivent jamais à temps. Ils ne se manifestent que deux heures après le début des hostilités. La population ne peut pas se défendre toute seule», estime un habitant. Les services de la Gendarmerie nationale ont rendu public un communiqué et évoquent un «désaccord». «Suite à un différend de voisinage, une rixe au moyen de gourdins et jets de pierres a opposé environ 150 jeunes des cités mitoyennes de Aïn El Malha et Cosider, dans la commune du Gué de Constantine, à hauteur de leurs quartiers, ils ont brisé les vitres de trois véhicules de particuliers en stationnement sur les lieux et la dégradation de deux locaux commerciaux», signalent les gendarmes, qui affirment que suite aux appels des citoyens, les éléments de brigade locale, renforcés par les éléments des sections de sécurité et d'intervention, ont déployé un dispositif sécuritaire préventif et dissuasif pour mettre fin à la violence urbaine. Deux jeunes ont été arrêtés pour port d'arme blanche, précise-t-on. Les jeunes «se sont dispersés à 18h30, suite à l'intervention des gendarmes de la brigade locale. Une enquête est ouverte pour identifier et arrêter les auteurs des agressions et des dégradations», ajoute-t-on. Ces propos rassureront-ils la population ? Rien n'est moins sûr. «Nous réclamons des décisions fortes pour faire face à la délinquance dans cette partie de la ville de Aïn Naâdja. Il est certes difficile de contenir du jour au lendemain toute cette violence, mais les gendarmes ont les moyens appropriés pour y faire face. La violence s'est installée malheureusement dans la durée. Les services de sécurité doivent réagir fermement à la recrudescence de l'insécurité dans ce quartier et ailleurs. Sinon, la population risque de se faire justice elle-même. Les conséquences seront alors très graves», estime un septuagénaire du quartier. Des affrontements avaient été signalés dans plusieurs quartiers de la périphérie où des familles, venues des quartiers du centre de la capitale, avaient été relogées lors des dernières opérations menées par la wilaya d'Alger.