Alger s'enlise. Le cadre bâti offre un aspect de plus en plus crado dans une mégalopole, rangée, faut-il le souligner, par une étude établie cette année par The Economist Intelligent, à la 135e place sur 140 capitales, en matière de services, d'environnement et d'infrastructures basiques. Un constat seriné maintes fois à tous les modes et sur tous les tons, me diriez-vous ! Les travaux d'utilité publique souffrent de malfaçons exécutés par des permissionnaires sur des réseaux d'AEP, d'assainissement, d'électricité et autre pose de câble de la fibre optique par Algérie Télécom. A dire vrai, des travaux où la défection est criante et la coordination laisse à désirer, sinon absente entre les différents intervenants. Les permissionnaires ne jugent pas utile, en dépit du décret exécutif (/JO n°78 du 5 déc. 2004) relatif à la remise en l'état des lieux, d'assurer comme il se doit la tâche – qui reste une plaie béante dans le tissu urbain. Une question aussi récurrente que lancinante qui se résume dans le manquement observé par des entreprises sous-traitantes chargées de l'installation d'ouvrages ou d'équipements dans une voirie truffée, par ailleurs, d'excavations, de nids d'autruches et autres travaux de revêtement pour le moins viciés. A croire que le bel ouvrage n'a pas droit au chapitre. N'est-ce pas que les intervenants sont tenus de procéder à la remise en état des lieux et même à la reconstruction de différents réseaux qui auraient subi des désordres résultant de l'exécution des travaux de réfection ou de réaménagement ? N'est-ce pas que dès l'achèvement de leurs travaux, le permissionnaire est tenu d'enlever tous les décombres, terre, dépôts de matériaux, gravois, de réparer immédiatement tous les dommages qui auraient pu être causés à la voie ou à ses dépendances et de rétablir à l'état initial, les fossés, talus, accotements, chaussées ou trottoirs, et tous les ouvrages qui auraient été endommagés ? Nenni, rien de cela. Dans la plupart des cas, le permissionnaire prend ses cliques et ses claques, laissant les tripes de la voirie en l'air. Il refuse de satisfaire aux prescriptions qu'impose le décret sus indiqué. Mais en cas de dégradation constatée, la remise en état des lieux devra être effectuée par le maître d'ouvrage, aux frais de l'intervenant… plutôt du contrevenant. Nenni, là aussi, le maître d'ouvrage, la commune ou la wilaya tirent à hue et à dia. Ils ne s'empressent pas, après la libération de l'emprise du chantier, à effectuer les travaux de remise en état de la zone abîmée. L'on s'interroge dès lors où sont les services de contrôle des maîtres d'ouvrage, chargés de donner le quitus à l'intervenant avant la réception des travaux. Il est devenu en tout cas un lieu commun pour les usagers piétons d'enjamber des tas de gravats, des écrans de poussière et autres désagréments laissés après achèvement des travaux effectués soit par les sous-traitants engagés par la Seaal, Sonelgaz ou les P et T.