Une cérémonie de commémoration du 95e anniversaire de l'Armistice du 11 novembre 1918, Journée de la victoire et de la paix, s'est déroulée ce lundi 11 novembre au carré militaire du cimetière Saint-Eugène de Bologhine. L'ambassadeur de France, Son Excellence André Parant, et un représentant du ministre délégué à la Défense nationale ont déposé chacun une gerbe de fleurs pour rendre un hommage solennel à toutes les victimes de ce conflit. L'ambassadeur de France en Algérie a souligné à cette occasion le rôle éminent joué alors par les 210 000 soldats algériens qui prirent une part glorieuse et déterminante à la victoire de 1918, en rappelant que près de 26 000 d'entre eux y laissèrent leur vie. En marge de cette commémoration, André Parant a remis à Hocine Khati, vétéran des campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne, durant la Seconde Guerre mondiale, les insignes de chevalier de la Légion d'honneur. A travers ce geste, c'est aux 150 000 soldats algériens qui ont participé entre 1939 et 1945 aux combats pour la libération de la France qu'il a rendu hommage. Hocine Khati, originaire de Beni Douala, avait été mobilisé en 1943 et affecté dans une compagnie sanitaire en qualité d'infirmier. Il servit durant la seconde partie de la guerre, constamment au plus près des combats, au service des blessés, quels que soient leur nationalité et les dangers encourus. Il fut démobilisé le 13 novembre 1945, il y a maintenant tout juste 68 ans. L'ambassadeur a fait à l'occasion l'intervention suivante : «Puisque nous sommes en Algérie, je voudrais ajouter quelques mots pour dire combien nous sommes sensibles, ce matin, à la présence, à nos côtés, d'une représentation des autorités militaires et civiles algériennes. Nous y sommes d'autant plus sensibles qu'elle nous rappelle – si besoin en était – que ce sont plus de 210 000 soldats algériens qui prirent une partie décisive et glorieuse aux combats de la Première Guerre mondiale. Près de 26 000 d'entre eux y laissèrent leur vie et écrivirent ainsi une des pages les plus marquantes de l'histoire commune à l'Algérie et à la France. Il est donc légitime qu'à la veille du début du cycle du «Centenaire», nos deux pays se trouvent associés pour rendre un hommage solennel à toutes les victimes de ce conflit qui concerna aussi, au premier chef, l'Algérie. Un exemple parmi tant d'autres : on l'ignore trop souvent, mais les tout premiers coups de canon de la Première Guerre mondiale furent tirés le 4 août 1914, soit le lendemain de la déclaration de guerre, sur les villes algériennes de Skikda et d'Annaba. Ce bombardement, effectué par des navires allemands, tua 21 personnes, algériennes et françaises, qui furent ainsi les premières victimes recensées de ce conflit qui allait durer plus de 4 ans. Pour elles aussi, notre présence, aujourd'hui, dans ce lieu de recueillement, se veut un hommage solennel.»