ZIGHOUD YOUCEF : des installations gazières défectueuses à Mihoubi Beaucoup de foyers dans la localité rurale de Mihoubi (commune de Zighoud Youcef), ont fait l'objet de mises en demeure pour non-conformité des installations gazières, nous apprend la chargée de communication de la direction de distribution de l'électricité et du gaz de Ali Mendjeli (DDAM). C'est dans le cadre d'une large campagne de sensibilisation sur les dangers liés à une mauvaise utilisation du gaz, -par le biais du porte-à-porte-, amorcée en octobre écoulé, que les agents de la DDAM ont fait sur place un constat effarant sur le «bricolage dangereux auquel a recours cette population isolée pour se chauffer». Selon notre interlocutrice, au moins 80% de ces habitants -dont la plupart vivent dans une extrême pauvreté, a-t-elle fait remarquer-, se chauffent au moyen de réchauds (tabouna) raccordés anarchiquement avec du flexible hors normes et surtout en vase clos, sans aération, ni système d'évacuation des émanations des gaz brûlés. Et d'expliquer : «Nous avons alerté ces habitants ayant bénéficié du gaz il y a juste une année et demie sur le risque de mort qu'ils encourent avec notamment des appareils défectueux, des flexibles conçus pour l'AEP, des installations gazières non apparentes, des gaines d'évacuation en mauvais état, etc. Pour certains, le danger est tellement évident que nous avons dû leur adresser une vingtaine de mises en demeure. Si cette situation catastrophique persiste, ils se verront couper le gaz dans un délai d'une semaine.» Notons que la campagne qui se poursuivra jusqu'à la fin de l'hiver, touchera dès la semaine prochaine, des écoles réparties sur 11 communes et le centre d'alphabétisation d'El Khroub. F. H. Des étudiants sans transport Cela fait plus d'une semaine, nous disent des étudiants habitant au centre-ville, que nous galérons en l'absence de transport. L'un des chauffeurs de ces bus d'université que nous avons questionné, nous a confié qu'ils ont reçus des instructions pour arrêter le transport depuis le centre-ville à l'université Constantine 1, sous prétexte qu'il y a le tramway. Est-ce une manière déguisée de renforcer le rendement dans l'exploitation du tramway ? Ou simplement une autre manière de faire taire les étudiants de l'université Constantine 3 et ceux de la résidence Zouaghi en détournant à leur profit les bus en question ? Autant de spéculations émises par ces étudiants qui se disent pénalisés par cette décision. «On ne peut pas prendre le tramway chaque jour, c'est trop cher pour nous, d'autant plus que l'abonnement étudiant ne se fera qu'à partir de janvier 2014, selon les déclarations de quelques agents du tramway», nous disent quelques-uns des étudiants concernés. Yousra Salem
KARIM YOUNES À MEDIA-PLUS : « Il faut toute une génération pour refaire les mentalités » Karim Younès était hier à la librairie Média-Plus pour présenter et dédicacer son dernier ouvrage paru chez Casbah Edition «Aux portes de l'avenir. Vingt siècles de résistance, cinquante ans après l'indépendance». Prié de nous livrer son avis sur la situation actuelle du pays, «l'homme de lettres», et non plus «l'homme politique», selon sa propre appréciation, nous répondra qu'il a «dépassé tout cela» (46 ans de militantisme partisan ?) , non sans toutefois lâcher cette phrase, plus qu'éloquente : «Cette situation me donne envie de vomir.» Se définissant comme «un homme libre», complètement «hors des circuits politiques organiques», il ajoute: «J'ai de la colère quand je pense qu'en 50 ans d'indépendance on aurait pu rivaliser avec des pays comme l'Espagne, ou encore la Corée du Sud…Tout n'a pas été mis en œuvre pour que cela se réalise ; je ne dis pas que tout est négatif, mais nous méritons mieux que ça.» Selon lui, tout a été «déconstruit», il faut une «reconstruction», et pour ce faire, «nous devons revenir en arrière et corriger les erreurs du passé». «Il faut au moins une génération pour refaire les mentalités, reconstruire les valeurs décrédibilisées ; c'est ça le problème du pays ; il est temps que les citoyens s'investissent», insiste-il. Son refus de se prononcer sur les hommes actuellement au pouvoir ou d'autres susceptibles de les remplacer, relève, d'après la lecture que nous permettent ses propres mots, d'un «dégoût profond, un échec politique dont le seul remède est le changement radical». F. H.