Des citoyens se sont plaints du manque de taxis et de la saturation des bus privés. Les bus de l'Etablissement de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) sont à l'arrêt depuis plus d'une semaine. La grève a été suivie à 100% et le service minimum n'a pas été assuré. Dans plusieurs arrêts de la capitale, des citoyens sont contraints de recourir aux taxis ou aux bus privés. Deux moyens de transport qui n'arrivent pas à répondre à la forte demande exprimée, d'autant que leur nombre est souvent en deçà de la demande et la ponctualité fait grandement défaut. Le problème, faut-il le préciser, est particulièrement posé au niveau des lignes où seuls les bus de l'Etusa étaient de service. C'est le cas, à titre d'exemple, de la ligne de Haï El Badr vers la commune de Baraki où le transport n'est assuré qu'avec parcimonie. La situation, a-t-on constaté, a empiré depuis le début de la grève. Idem pour la ligne menant de Chevalley vers Zéralda. Les citoyens sont obligés de faire des détours et de passer par plusieurs arrêts avant de parvenir à leur destination. Dans d'autres arrêts, des bus privés ont été mobilisés, sans pour autant assurer un service performant et de qualité. Depuis le début de cette grève, l'affluence sur les taxis a augmenté. Bien que cette situation fasse le bonheur des chauffeurs de taxi, les usagers, eux, voient leurs dépenses de transport augmenter et parfois leur attente se prolonger notamment au niveau de certains arrêts isolés. A Oued Smar et El Harrach, des citoyens se sont plaints du manque de taxis et de la saturation des bus privés. Autrement, la grève des employés de l'ex-RSTA a provoqué une véritable anarchie à travers la capitale et l'absence des bus bleus est fortement ressentie par les usagers. Ces derniers étaient nombreux à exprimer leur indignation et colère en raison du manque d'information de la part des grévistes, mais surtout de l'entreprise, qui s'est limitée à déclarer que cette grève est illégale. «On dirait que ce mouvement de protestation n'intéresse personne. Aucune solution ne semble se profiler à l'horizon et les employés et responsables de l'entreprise ne font rien pour tenter de rassurer le citoyen ou de justifier la poursuite du débrayage», dénonce un fonctionnaire rencontré à Ben Aknoun. Pis encore, cette grève illimitée a coïncidé avec le début de cette vague de froid et de la pluie. Ce qui a aggravé la «peine» de centaines de milliers de clients qui se trouvent pris en otage pour un problème qui ne cesse de resurgir et perturber leur quotidien. Il est à préciser que le transport des voyageurs au niveau de la première ville du pays est de mauvaise qualité en temps normal, et avec ce mouvement de grève il est devenu plutôt «cauchemardesque», souligne un autre usager.