La signature en 2005 d'un traité d'amitié avec l'Algérie posera les fondations d'une relation forte et ambitieuse, tournée vers l'avenir », a réaffirmé le président Chirac lors de la clôture de la XIIe conférence annuelle des ambassadeurs réunis vendredi à l'Elysée. C'est dire la volonté affichée par le plus haut responsable français de donner à la relation franco-algérienne un caractère « d'exception » et de la traduire dans les faits. Cette détermination d'engager la relation avec l'Algérie dans une phase plus active, le président Chirac l'a exprimée le 21 juillet lors du conseil ministériel réunissant 15 membres du gouvernement, dont le Premier ministre, consacré à l'avancée secteur par secteur de la coopération franco-algérienne. Un programme de travail et d'échanges pour le développement d'un « partenariat d'exception » entre les deux pays a été défini « lors de ce conseil », avait indiqué l'Elysée. La coopération franco-algérienne dans ses multiples volets sera au centre des importants dossiers de l'Exécutif de cette rentrée politique. Les chantiers de la coopération bilatérale sont divers et variés, et dans nombre de secteurs tout est à faire. Les négociations préalables au traité d'amitié, dont le seul précédent est celui signé avec l'Allemagne, devront s'ouvrir en octobre. Un autre important volet pour la rentrée, c'est celui de la coopération dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui pourrait, là aussi, s'inspirer du modèle franco-allemand. Le dialogue politique devra se poursuivre avec la visite en Algérie d'ici à la fin de l'année de huit ministres français, dont Dominique de Villepin, ministre de l'Intérieur ; Xavier Darcos, ministre délégué à la Coopération, au Développement et à la Francophonie ; Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et Hamlaoui Mekachera, secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, et six ministres algériens parmi lesquels les ministres de la Justice, des Ressources en eau et des Travaux publics sont attendus à Paris. Il est à rappeler les visites en l'espace de quelques jours des ministres des Affaires étrangères, Michel Barnier (12 -13 juillet) ; de la Défense, Michèle Alliot-Marie (16, 17 et 18 juillet) et de l'Economie et des Finances, Nicolas Sarkozy (27 juillet). Ainsi que la rencontre entre Jacques Chirac et Abdelaziz Bouteflika le 15 août à Toulon à la faveur de la commémoration du 60e anniversaire de la libération de la Provence. Le « partenariat d'exception » ne saurait se réaliser sans l'amélioration des conditions de circulation des personnes entre les deux pays. En 2003, 189 578 visas ont été délivrés contre 57 000 en 1997. Le traitement des demandes de visa sera totalement rapatrié de Nantes vers l'Algérie dans le courant de l'année 2005. Le consulat général d'Alger en traite à l'heure actuelle près de 50%. Pour ce qui est de la libre circulation des harkis que la partie française retient au titre du travail de mémoire (avec l'entretien des cimetières français en Algérie et la duplication de l'état civil couvrant la période 1830 - 1872, soit plus d'un million et demi d'actes), il est noté une amélioration avec seulement une dizaine de refus de visa ou de refoulement.