La mise en œuvre d'un plan d'urbanisation et d'embellissement digne de ce nom est vivement souhaitée par les habitants du chef-lieu de wilaya. La ville de Bouira semble être délaissée par les pouvoirs publics. Le chef-lieu de wilaya est devenu un lieu d'insalubrité et surtout d'insécurité. Les exemples sont légion. En effet, en parcourant les ruelles de la ville, un seul constat s'impose : leur état pitoyable et dégradé. Les crevasses, boue et nids-de-poule sont les caractéristiques des routes d'accès aux quartiers, notamment ceux implantés à l'entrée sud du chef-lieu de wilaya. Des citoyens interrogés affirment que des innombrables requêtes adressées aux responsables concernés pour qu'ils mettent fin à cet éternel problème sont restées lettres mortes. Dans la ville de Bouira, certains quartiers n'ont pas bénéficié à ce jour de projets d'aménagement. Les ruelles sont mal entretenues et n'ont pas été bitumées depuis des années. C'est le cas des cités de oued Hous, Aïn Graouch, Ras Bouira et autres. Des citoyens des cités concernées se disent lésés. Ils dénoncent les «deux poids deux mesures» des autorités locales. «Certains quartiers de la ville ont bénéficié de beaucoup de projets d'entretien, alors qu'au niveau de notre cité c'est la mal vie», a dénoncé un résidant de Aïn Graouch où est implantée la cité des 32 logements. Les nids-de-poule y sont omniprésents. Les habitants vivent un calvaire en raison de la dégradation des voies d'accès. Des citoyens affirment que la dégradation de ces routes cause d'énormes préjudices à leurs véhicules. Les pouvoirs publics avaient annoncé il y a quelques mois des projets d'aménagements au profit de tous les quartiers dégradés de la ville, mais ces opérations tardent à voir le jour. Hormis les travaux lancés au niveau de quelques quartiers du centre ville visant à réhabiliter certains endroits, à Aïn Graouch, le projet tant attendu est mis aux oubliettes. Les citoyens dénoncent ce qu'ils appellent «le mutisme des élus locaux» devant la dégradation continue au niveau de leurs cités. «Pourtant, ils sont au courant de cette situation», témoignent-ils. L'éclairage public est défaillant en plusieurs endroits. La prolifération des décharges sauvages et la détérioration des routes dans les centres urbains, ainsi que le manque d'espaces verts sont au menu des revendications des résidants du chef-lieu. L'obstruction des canaux d'évacuation des eaux pluviales par de multiples détritus, comme les bouteilles vides en plastique et autres sachets divers charriés dans la ville, pose également problème à chaque forte averse, en plus des amoncellements d'ordures. D'ailleurs, à chaque chute de pluie, c'est le débordement au niveau de la cité de Aïn Graouche. «Notre quartier n'est pas concerné et il n'est même pas inscrit dans l'agenda des autorités locales», s'offusque un habitant. Il y a quelques jours, les services des travaux publics ont mobilisé tous leurs moyens pour bitumer, même pendant la nuit, certaines routes stratégiques de la ville. «Mais ce n'est pas pour nos beaux yeux, puisque il y aura prochainement la visite du Premier ministre, qui emprunterait certainement la route traversant la résidence Ennasim et le boulevard de l'université de Bouira», ironise même citoyen. Au niveau du chef-lieu de wilaya, les citoyens se plaignent de l'image hideuse de leur ville et de son environnement immédiat, dépourvu d'espaces verts et de commodités. «C'est la préoccupation permanente des habitants, car cet état de fait touche directement à notre cadre de vie», clame notre interlocuteur.