Un allégement des sanctions imposées à l'Iran pourrait être mis en œuvre dès décembre par l'Union européenne, en dépit des fortes critiques d'Israël, engagé dans une séance d'explication de texte avec les Etats-Unis. L'Union européenne lèvera ses premières sanctions imposées à l'Iran «en décembre», une levée «limitée, ciblée et réversible», a indiqué hier le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. La prochaine réunion des ministres européens des Affaires étrangères «est prévue le 16 décembre». Mais «je ne peux pas vous dire si la levée des sanctions sera décidée à cette occasion, ça peut être en décembre, ça peut être en janvier, ça dépendra du temps que prendra le processus», a ajouté le porte-parole de Catherine Ashton, Michael Mann. De son côté, l'Etat hébreu, qui a vivement reproché à la communauté internationale d'accepter que l'Iran enrichisse de l'uranium, est entré dans une séance d'explication avec son grand allié américain. «J'ai parlé, hier, avec le président (américain Barack) Obama et nous avons convenu que dans les prochains jours, une délégation conduite par le conseiller à la sécurité nationale, Yossi Cohen, se rende aux Etats-Unis pour discuter de l'accord final avec l'Iran», a déclaré au Parlement le Premier ministre israélien. Dimanche, Benjamin Netanyahu, qui a parlé d'«erreur historique» et de «mauvais accord», avait déploré que l'Iran obtienne «des milliards de dollars, sous la forme d'un assouplissement des sanctions, sans avoir à payer le moindre prix». Les sanctions, imposées à Téhéran à des degrés divers depuis une vingtaine d'années, touchent durement l'économie iranienne. Leur levée était le premier objectif des Iraniens dans les négociations avec les six grandes puissances. «La structure des sanctions a commencé à se fissurer», s'est d'ailleurs rapidement félicité le président iranien, Hassan Rohani, après l'accord de Genève. Son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a souligné hier que «la structure du programme nucléaire de l'Iran avait été préservée lors des négociations et que celle des sanctions s'était effritée». Cela dit, l'UE interdit notamment l'assistance technique ou le transfert de technologies pétrolières, ainsi que toute transaction entre les banques européennes et iraniennes. Elle a aussi gelé les avoirs de plus de 600 entités ou personnalités iraniennes. Pionniers dans l'imposition de sanctions contre le régime des mollahs, qu'ils ont mises en place dès les années 1990, les Etats-Unis, avec la Grande-Bretagne et la France, ont notamment ciblé le secteur pétrolier, vital au fonctionnement du pays.